Éditorial

Le kidnapping un fléau qui dure trop

ONM

La semaine écoulée a été marquée par des cas d’enlèvements spectaculaires, les ravisseurs n’ont fait aucune exception. Petits enfants, pasteurs, journalistes, personne n’est à l’abri de ce fléau déshumanisant. Ce phénomène négligé par les autorités est devenu incontrôlable aujourd’hui et les ravisseurs sont devenus de plus en plus puissants, ils fonctionnent en toute quiétude et même à visage découvert.Ils ont droit de vie et de mort sur chaque citoyen qui circule. L’espérance de vie de chaque citoyen dit-on n’est autre que moins de 24 heures renouvelable.

De nos jours, c’est la peur au quotidien qui habite les citoyens puisque personne n’est épargné, même ceux qui sont chargés d’assurer la sécurité de la population. Sous les regards impuissants de certains agents de la Police Nationale d’Haïti, des civils armés enlèvent de force de paisibles citoyens .

Ce phénomène traîne derrière lui des conséquences dévastatrices surtout sur le secteur privé des affaires. Certains membres de ce secteur sont obligés de quitter le pays d’autres font encore de la résistance. Ce qui occasionne une augmentation du tôt de chômage, des spécialistes prévoient déjà une situation de famine dans les jours qui viennent .

Psychose de peur

Aujourd’hui chaque haïtien est sur le qui-vive. La peur d’être kidnappé est déjà une forme de kidnapping , nos esprits sont sur la domination de ce phénomène et cette situation a des conséquences psychologiques inimaginables. Dieu seul sait combien de personnes sont sombrées dans la folie et d’autres qui sont en passe de devenir fou.

Selon plusieurs anciens otages, la vie après le kidnapping n’est pas une chose facile. Ils révèlent que les séquelles de l’enlèvement sont toujours présents dans leurs esprits. Certains d’entre eux remémorent les séquelles du viol , d’autres des tortures, pressions psychologiques ou financières.

Le phénomène du kidnapping provoque également une forme de décapitalisation. La ranson exigée pour leurs libérations est exorbitant, les proches des victimes empruntent de l’argent, hypothèquent leurs biens ou détruisent ceux qu’ils ont passé des années à construire pour acheter la liberté de leurs proches. En conséquence, après les rachats beaucoup d’entre eux sont plongés dans le chômage, certains dorment à la belle étoile ou font face à une dette financière .

Impossible de donner le chiffre des personnes victimes de ce fléau déshumanisant. Par peur, certaines personnes décident de garder secret leurs enlèvements, toutefois les derniers chiffres du Centre d’Analyse et de Recherche en Droit de l’Homme sont très accablants .En dépit de ces conséquences multiples ,le phénomène du kidnapping perdure. Des gens cohabitent avec ce phénomène qui, fait tristement partie de notre quotidien .