INSÉCURITÉ

Haïti : l’Éducation sous le Joug de la Violence

ONM

Dans les rues ensanglantées d’Haïti, l’adage résonne comme un écho lugubre : « Tant vaut l’école, tant vaut la nation. » Pourtant, aujourd’hui, cette maxime semble devenir un cri de détresse, un appel désespéré à l’aide dans un pays en proie au chaos et à la terreur.

L’école, jadis symbole d’espoir et d’avenir, est désormais devenue une cible pour les gangs armés, qui sèment la terreur à travers le pays. Dans la zone métropolitaine, des écoles et des universités sont vandalisées, pillées, voire brûlées, dans un acte de destruction insensé. Ces mêmes gangs, souvent issus des quartiers les plus marginalisés, sont les produits d’un système éducatif défaillant, laissé pour compte par une société qui a failli à leur offrir les clés d’un avenir meilleur.

Pendant ce temps, des semaines entières passent sans que les portes des écoles ne s’ouvrent, laissant des milliers d’enfants privés de leur droit fondamental à l’éducation. Les parents, impuissants face à cette situation, regardent avec anxiété l’avenir sombre qui se dessine pour leurs enfants. Car en Haïti, monter dans l’échelle sociale, accéder à une vie meilleure, passe inéxorablement par l’école.

Les enseignants, héros souvent oubliés de cette tragédie, se retrouvent pris au piège d’une réalité cauchemardesque. Leur dévouement est mis à rude épreuve, alors qu’ils tentent de transmettre le savoir dans un environnement de plus en plus hostile. Vivant dans la précarité, certains sont contraints de chercher refuge dans des écoles qui offrent des contrats mensuels, tandis que d’autres se retrouvent au bord du gouffre, luttant pour leur survie et celle de leur famille.

Dans ce tourbillon de violence et de désespoir, c’est toute une nation qui vacille au bord de l’abîme. Car, tant que l’éducation demeurera hors de portée, le peuple haïtien continuera de sombrer dans le désespoir et l’incertitude. Il est temps que la communauté internationale se mobilise, que des mesures concrètes soient prises pour restaurer la paix et reconstruire un système éducatif digne de ce nom.

Haïti ne peut plus se permettre d’être le témoin passif de sa propre destruction. L’heure est venue de se lever, de défendre l’éducation comme un droit inaliénable, comme la clé de voûte de tout développement durable. Car seulement alors, lorsque chaque enfant aura la possibilité de réaliser son plein potentiel, on pourra espérer, voir émerger une nation forte et prospère.

Désiré Lucien