Idées

Conflit Haïtiano-Dominicain: une affaire qui dépasse la question de construction du Canal 

ONM

Le conflit haïtiano-dominicain n’est pas une simple question de construction du Canal de Ouanaminthe, c’est plutôt une nouvelle phase de la guerre froide entre les deux républiques de l’île d’Haïti, de l’avis du Mouvement Point Final.

Il est à signaler que depuis le 15ème siècle , l’occident a été très attiré par l’île d’Haïti qui représente le socle principal de l’Atlantide qui fut l’une des plus grandes et plus riches civilisations de toute l’histoire de l’humanité, durant les périodes d’avant Jésus Christ.

C’est de cette civilisation dont a parlé pour la première fois le philosophe Grec, Platon dans son ouvrage titré : » Timée « .

Puisque , durant plusieurs siècles après Jésus Christ, l’histoire greco-romaine a été enseignée partout en Europe, que ce soit à travers la transmission orale par des comtes ou par l’enseignement formel.

Ce fut à partir de là, sans doute, que le géographe italien, le génois Christophe Colomb a entendu parler ou à lire l’histoire de l’Atlantide comme une très riche civilisation disparue 10 mille ans avant J-C. Malgré, dans les récits de Platon, on parle de préférence d’une super puissance militaire vécue par la petite armée grecque de l’époque.

Il n’est pas un secret  qu’avant Christophe Colomb, il y avait d’autres navigateurs qui ont déjà visité l’Amérique, spécialement les Vickings ( les Corsaires). Ce sont eux qui ont commencé à transformer le nom initial de l’île ( Hi-Ti) qui signifie en langue marcorix de la civilisation des Taïnos , terre montagneuse ou la haute terre. Mais, puisque les Vickings parlaient l’Anglais et ils prononçaient le son « i » en « ay ». Et, on allait avoir l’orthographe suivante  » Hayiti » en un seul mot, surtout avec l’arrivée des colons français sur l’île. Et, surtout , avec l’arrivée des jésuites et les Frères de l’instruction chrétienne avec le concordat de 1860, qui les ont remis l’éducation de la jeunesse haïtienne sous le gouvernement de Geffrard, et qui ont adopté définitivement l’orthographe  » Hayiti  » avant d’être écrit actuellement  » Haïti ». Mais, on peut toujours remarquer dans les documents officiels du pays avant et après l’indépendance que Haïti s’écrit avec la lettre « y » au lieu de « ï ».

Juste pour vous dire que Christophe Colomb savait très bien ce qu’il recherchait. Parce que les guerres de cent ans et les épidémies ravageaient considérablement la démographie et l’économie de l’Europe qui se trouvait au cours du 15ème siècle dans un état d’extrême pauvreté et que Christophe Colomb, étant géographe et navigateur voulait entreprendre un long voyage à la recherche des richesses de la civilisation atlantide dont Platon a parlé dans ses ouvrages.

Après tant de refus auprès de plusieurs gouvernements européens, il arrivait à convaincre la reine d’Espagne qui acceptait de financer son voyage avec des conditions faramineuses. D’ailleurs, si Christophe Colomb ne savait pas exactement sa destination, lorsqu’il découvrait San Salvador pour la première fois, il devait accoster à Cuba ensuite au Mexique. Il continuait pour arriver à l’île d’Haïti qu’il allait surnommer  » Hispaniola » qui signifie petite Espagne, par la beauté de l’île, on connait la suite.

 

Origine des conflits haïtiano-dominicains:

 

L’origine des conflits haïtiano-dominicains remonte à la période coloniale , où l’Espagne occupait la partie Est et la France la partie Ouest. Mais, les guerres entre ces deux puissances colonisatrices de l’Europe arrivaient jusqu’en Amérique, surtout avec le phenomène des pirates mis en place par les français, pour piller les bâteaux espagnols et anglais qui font le commerce triangulaire dans la mer de l’Océan atlantique.

Après un certain moment, les pirates français ont descendu sur la terre ferme pour adopter de nouveaux systèmes d’économie en s’organisant en flibustiers et boucaniers dans la partie Ouest de l’île.

Tandis que les espagnols gardèrent la partie Est pour faire une économie de peuplement et de l’élevage des bétails.

Souvent, les boucaniers français traversèrent la partie Est de l’île pour aller voler des boeufs et des cochons des espagnols pour se nourrir.

Ainsi, au 17ème siècle, les espagnols ont fait un massacre sur les boucaniers français qui ne cessaient pas de voler leurs bétails non loin de la rivière de Dajabon, qui allait porter le nom de « Rivière Massacre ». Malheureusement, souvent on pense que le nom de la rivière massacre vient à partir du massacre de persil de 1937 du dictateur dominicain , Trujilio qui a massacré près de 35 mille haïtiens et jetait en grand nombre les cadavres dans la rivière binationale de Dajabón et de Ouanaminthe.

Bref, c’est pour vous dire que les conflits haïtiano-dominicains dépassent la période contemporaine de l’île d’Haïti.

En ce qui a trait à notre Ere, ce fut après l’indépendance d’Haïti en 1804, après la fameuse victoire de l’armée indigène au dépend de la plus forte armée de l’Europe du 18 ème siècle de Napoléon Bonaparte.

 

Les autorités haïtiennes , dans leur politique de protéger l’indépendance du pays contre un éventuel envahissement par les puissances colonisatrices de l’Europe, spécialement par la métropole française. Jean Jacques Dessalines en particulier qui est le père fondateur de la nation haïtienne, a mis en place un plan de sauvegarde et de consolidation de l’indépendance d’Haïti en faisant construire des forts puissants sur les plus hauts sommets de la République d’Haïti et en établissant un plan de réunification de l’île d’Haïti pour empêcher aux colons européens d’utiliser la partie Est pour reconquérir Haïti qui restait et demeurait un territoire très convoité par l’occident et ceci jusqu’à nos jours.

Par contre, les autorités haïtiennes n’ont jamais voulu occuper la partie Est de l’île, mais de l’annexer pour unifier l’île entière, en vue de finir avec la question de l’esclavage et la colonisation sur l’île d’Haïti.

Ce fut en 1822, que le chef du Mouvement Indépendantiste Dominicain , José Nuñez de Careces a voulu rattacher Santo Domingo à la grande Colombie.

En raison de la mésentente en dominicanie, certaines autorités dominicaines optèrent pour le rattachement de la Dominicanie à la République d’Haïti qui venait de vaincre la plus forte armée de l’Europe de Napoléon Bonaparte et un pays qui aide beaucoup d’autres colonies américaines à prendre la voie de l’indépendance.

Ainsi, le Président Jean Pierre Boyer, informé de la volonté indépendantiste du peuple dominicain a écrit aux sénateurs dominicains sur son intention de les aider sur cette voie libératrice, en disant:

 » Le cas est urgent , citoyens sénateurs, vos délibérations doivent être promptes, et j’attendrai vos avis pour me décider sur ce que mon devoir m’impose de faire en cette circonstance extraordinaire ».

Est-ce qu’une telle démarche à l’air d’une conquête ou d’un envahissement? Mais, non. C’est une approche diplomatique.

 

Peu de temps après, le président Jean Pierre Boyer à la tête d’une armée de 12 mille hommes se dirige vers la partie Est de l’île.

Le 9 février 1822, Boyer fit son entrée à Santo Domingo. Où il a été reçu en libérateur par les indépendantistes dominicains, qui l’ont remis la clé de la ville.

En cette circonstance, un Te deum a été chanté à la Cathédrale de Santo Domingo pout honorer l’arrivée du Président Boyer, qui proclama la constitution d’Haïti dans la partie Est en signe d’unification de l’île d’Haïti.

Cependant, les conflits internes et la question du paiement de la dette de l’indépendance à la France n’ont pas permis au Président Boyer d’honorer des engagements au peuple dominicain.

En janvier 1843, une révolte contre le président Boyer éclata en Haïti, ce qui a mis fin à son règne au pouvoir d’Haïti.

Ainsi, les indépendantistes dominicains ont su profiter de la crise haïtienne pour proclamer l’indépendance de la République Dominicaine, le 27 février 1844.

 

L’Haïtianophobie en République dominicaine:

La haine des haïtiens en Dominicanie devient une forme d’éducation , un apprentissage et une culture. Ça a commencé avec le dictateur dominicain, Léonidas Trujilio qui arrivait au pouvoir avec le support des américains.

Il a été l’instigateur du massacre des haïtiens en 1937, massacre qu’on a appelé le Massacre de Persil. Parce que pour les dominicains, tous les gens de couleur qui ne pouvaient pas prononcer le mot persil en espagnol sont des haïtiens et méritaient d’être tués.

Mais, en réalité c’était un faux prétexte. Le projet c’était de réduire la population noire sur le sol dominicain et d’exproprier les agriculteurs haïtiens qui vivaient en République Dominicaine depuis le début de l’occupation américaine, pour favoriser aux investisseurs américains de construire des usines et de grandes plantations agricoles en république voisine.

Aujourd’hui encore, toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait un nouveau massacre sur les frontières haïtiano-Dominicaines ou l’éclatement d’une guerre entre les deux républiques de l’île, ou l’envahissement d’Haïti par la République Dominicaine.

Le pire, c’est que le projet n’est pas uniquement un projet des ultra nationalistes dominicains , mais plutôt un projet de l’occident qui a un plan de réduire ou d’exterminer la population haïtienne pour transformer l’île d’Haïti en île hispaniola, avec la République dominicaine comme pays émergent à l’horizon de 2030.

C’est-à-dire, la question de construction du Canal de Ouanaminthe sur la rivière massacre est un faux prétexte, le problème est plus profond que cela.

Le Mouvement Point Final dit comprendre très bien la situation. Nous sommes dans une nouvelle phase de la guerre froide entre Haïti et la République Dominicaine qui date des lustres.

D’ailleurs, même le commun des mortels ne peut ignorer l’implication des gouvernements dominicains dans la crise haïtienne, dans l’insécurité et dans la déstabilisation politique et économique d’Haïti.

Donc, les délits d’ingérence des militaires dominicains à Ouanaminthe pour intimider les habitants qui travaillent dans la construction du Canal de Ouanaminthe, est un signe de provocation pour favoriser l’envahissement du pays par les dominicains ou l’éclatement d’une guerre entre les deux républiques.

Ce n’est pas sans raison qu’on a démobilisé l’armée d’Haïti, pendant que de l’autre côté, les américains investissement beaucoup d’argent dans la modernisation des forces militaires de la république voisine. Qui donc, c’est un projet bien monté par l’occident qui est en train d’être exécuté par le président dominicain , Luis Abinader qui a fait des études aux Etats Unis.

Personne n’a posé la question à savoir, pourquoi le Président américain Joe Biden n’a pas invité le gouvernement haïtien au sommet sur la prospérité économique de la région. Pendant que le président dominicain, Luis Abinader se comportait comme un grand privilégié de ce sommet. Et, tout de suite après le sommet, les soldats dominicains ont traversé la frontière pour aller intimider les haïtiens qui travaillent paisiblement dans la construction du Canal de Ouanaminthe sur la Rivière Massacre.

Donc, pour le  Mouvement Point Final, le conflit haïtiano- dominicain n’est pas une simple question de construction du Canal de Ouanaminthe, c’est une guerre ouverte pour exterminer la population haïtienne sur l’île d’Haïti.