Ariel Henry, ou le règne indéterminé d’un premier ministre haïtien
Combien de jours reste t-il à Ariel Henry au pouvoir ? Difficile de trouver une réponse à cette question. Si pour certains acteurs Ariel Henry est premier ministre jusqu’au 7 février d’autres par contre estiment que la mission confiée au premier ministre doit aller au delà de cette date. C’est le cas d’une frange de la société civile et du secrétaire d’État adjoint américain Brian Nichols qui a fait savoir que le mandat du neurochirurgien n’est pas lié au 7 février 2022.
Que le premier ministre reste ou non, au delà du 7 février ce qui importe c’est la bonne gestion de la cité. De nos jours le constat est clair, la population n’est pas satisfaite de la gestion de l’équipe au pouvoir. Le phénomène de l’insécurité et le kidnapping continuent d’endeuiller le peuple haïtien, les civils armés font et imposent leurs lois sous le regard impuissant des autorités. Ils vont jusqu’à défier l’autorité du premier ministre.
Outre l’insécurité et le kidnapping, la crise alimentaire constitue le quotidien d’une large frange de la population. Aucune mesure n’a été adoptée par le premier ministre Ariel Henry pour résoudre les problèmes les plus urgents auxquels fait face la population. Aujourd’hui personne ne sait véritablement le programme politique du chef du gouvernement , comment entend- il aborder certains dossiers comme , l’insécurité, le kidnapping et la cherté de la vie.
Satisfait ou pas de la gestion du numéro un de l’administration publique, il n’existe aucun organe de contrôle pour faire pression ou sanctionner le neurochirurgien. Le parlement qui devrait l’interpeller ou lui convoquer est quasi- dysfonctionnel. Il n’ y a que 10 sénateurs en poste et la chambre des députés est partie depuis plusieurs années. Aujourd’hui, seule l’opposition politique qui pourrait exercer des pressions sur le gouvernement, elle n’existe presque pas. Bon nombre de dirigeants de l’opposition font partie du gouvernement ou supportent Ariel Henry de manière visible ou voilée.
Aujourd’hui le premier ministre Ariel Henry a devant lui un boulevard, le parlement est inactif, l’opposition politique est affaiblie et la population se livre à elle-même. Depuis l’entrée en fonction du premier ministre Ariel Henry, plus d’un estiment que le pays va de mal en pire. On assiste quotidiennement à des cas de fusillades et d’enlèvements…bref, le premier ministre, constate-t-on, n’est pas à la hauteur de la crise.
L’incapacité des acteurs politiques à trouver un accord politique unique près de 6 mois après l’assassinat crapuleux de l’ancien président Jovenel Moïse, le support d’une frange de la communauté internationale à Ariel Henry et l’intégration des figures de proue de l’opposition au gouvernement dirigé par Ariel Henry, sont autant d’exemples prouvant que le départ du premier ministre n’est pas pour demain et le retour du pays à la normalité politique va encore tarder.