Qui se cache derrière l’indisponibilité du carburant à la pompe ?
Après six jours d’alimentation, bon nombre de pompes à essence restent encore fermées. Celles qui sont ouvertes sont dans l’incapacité de servir convenablement leurs clients. Le calvaire de la population se poursuit, les autorités ne font que constater la crise qui perdure. L’indisponibilité du carburant à la pompe est diversement interprétée.
Après la trêve annoncée par des gangs armes, propriétaires de véhicules et citoyens ont présagé que la pénurie du carburant va être résolue, pourtant ,force est de constater que des personnes continuent de faire la queue et les cent pas à longueur de journée à la recherche de carburant.
A environ huit jours du début de la distribution à la pompe de ce produit rare, la crise reste presqu’entière. Des stations d’essence sont toujours fermées, celles qui sont ouvertes sont en difficultés de servir convenablement leurs clients en raison de l’immensité des demandes.
Où sont passés les camions qui quittent le terminal Varreux à longueur de journée ? La réponse à cette question demeure jusqu’à date sans réponse, même le gouvernement d’ Ariel Henry semble n’être pas en mesure d’en apporter une réponse .
Avant le démarrage du processus d’alimentation des pompes à essence, le ministre de la défense a fait une révélation fracassante. Enold Joseph a révélé qu’une trentaine de camions citernes a été détournée par des propriétaires de stations d’essence à des fins de vente illicites. Il a même annoncé l’ouverture d’une enquête en vue de faire la lumière sur cette affaire.Une enquête qui se fait encore attendre.
La vente illicite des produits pétroliers est l’une des raisons de l’indisponibilité du carburant dans le pays estime le coordonnateur national de la Brigade Syndicale Anti-corruption. DUME Sonson évoque également d’autres raisons qui, selon lui, est à la base de cette problématique. La bataille pour la récupération de la paternité de ce produit, entre un petit groupe dans le secteur privé est l’une des raisons évoquées par le syndicaliste. Il prévoit une situation beaucoup plus complexe dans les jours à venir si rien n’est fait.
Face à ces critiques le président de l’Association Nationale de Propriétaires de Stations Service, Marc André Dériphonse invite les autorités policières et judiciaires à prendre des mesures à l’encontre des personnes impliquées dans la vente illicite de produits pétroliers. La zone métropolitaine de Port-au-Prince n’est pas trop vaste, il revient aux autorités de dénicher les lieux de stockage, estime le président de l’ANAPROSS.
Cette crise ne laisse pas indifférent des citoyens de la capitale. Selon des personnes intérrogées l’absence des produits pétroliers à la pompe est dû au délai accordé par le groupe G9. Selon eux des propriétaires de pompes à essence ne font que conserver le carburant en prévention à un potentiel revirement des membres du G9 arguant que le chef de fil de ce groupe armé, Jimmy Chérisier avait accordé à la population un délai ne dépassant pas le 18 novembre pour s’approvisionner en carburant.
Ces citoyens se montrent sceptiques face à l’indisponibilité des produits pétroliers à la pompe après une semaine. Ils affirment ne pas être en mesure de revivre une nouvelle pénurie comme celle des deux semaines précédentes qui a paralysé toutes les activités dans le pays.