INSÉCURITÉ

Haïti/Crise : l’OCNH se positionne face à l’accroissement des violations des droits des personnes et le laxisme des autorités haïtiennes

ONM

Dans un communiqué daté du jeudi 3 novembre 2022, l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) dit constater avec inquiétude le pourrissement de la crise sécuritaire et politique à laquelle est confrontée la population haïtienne depuis des lustres. Le laxisme, l’incompétence des autorités, le refus des acteurs de trouver un consensus autour d’une issue favorable et tant d’autres facteurs ont contribué à la situation chaotique dans laquelle se trouvent les paisibles citoyens : violence des gangs armés, rareté de carburant, cherté de la vie, chômage, inflation galopante, impossibilité de circuler à cause des gangs et des mouvements de protestation caractérisés par la violence, attaques contre des journalistes ainsi que la résurgence du choléra, regrette l’organisme de défense des droits humains.

Face à une telle situation, l’OCNH estime qu’il est plus qu’urgent de prendre des dispositions nécessaires pour changer la donne. Il faut rétablir la sécurité et surtout, au nom du principe de l’humanité, mettre en place un dispositif permettant d’ assister les victimes et leurs proches. “Trop de ménages, pour avoir la vie sauve, ont dû laisser leur domicile devant la fureur des gangs armés. Trop de femmes, d’enfants et d’hommes sont passés de vie à trépas. Certains cas ont défrayé la chronique mais la majorité d’entre eux sont morts comme ils ont vécu : dans l’anonymat, dénonce l’OCNH.

Cette structure souligne que le récent rapport publié conjointement par le BINUH et le Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme (HCDH) nous décrit le récit glacial de la mésaventure d’une femme de 25 ans qui, comme 52 autres femmes et filles, a été victime de viol collectif par des membres de gangs armés lors des affrontements entre groupes rivaux à Cité Soleil. Comme elle, dans les fiefs des gangs, un nombre important de femmes, d’enfants des deux sexes et d’hommes (en moindre proportion) sont victimes de violences sexuelles sous les yeux impuissants de leurs proches. Les victimes de ces actes cruels et dégradants, par crainte de représailles, ne peuvent tenter d’obtenir justice et réparation voire trouver un accompagnement pour arriver à surmonter cette expérience traumatisante.

L’OCNH rappelle aux autorités que les instruments internationaux relatifs au Droit International Humanitaire, consacrent aux femmes et enfants le statut de personnes protégées. L’article 27 de la 4ème Convention de Genève traite de leur droit, en toutes circonstances, au respect de leur personne et de leur honneur. Le Protocole Additionnel décrit de plus, en son article 76, le traitement des femmes qui doivent être protégées contre le viol et toute atteinte à la pudeur.

Dans ce contexte de conflit armé auquel est confronté la population de la région métropolitaine de Port-au-Prince particulièrement, l’OCNH, au regard du Droit International Humanitaire, invite les acteurs nationaux et internationaux à prendre des mesures urgentes et efficaces pour stopper le décompte des pertes en vies humaines et des personnes victimes de violence sexuelle.