INSÉCURITÉ

Haïti/Crise : la COPAH appelle à la démission de l’équipe gouvernementale   

ONM

« La démission n’est pas une défaite, mais un acte de grandeur », souligne la Conférence des Pasteurs d’Haïti (COPAH) adressant la note suivante :

Le pays est brisé. Partout, le sang d’innombrables innocents se répand. Les gangs armés toujours bien alimentés en armes et en munitions, mènent une guerre impitoyable contre la population civile. Jouissant de l’impunité la plus totale, et confortés par la passivité, voire la complicité des plus hautes autorités, ils prennent chaque semaine de nouveaux territoires.

Les rues d’Haïti sont rouges de sang et jonchés de cadavres. Des massacres sont perpétrés çà et là dans les quartiers populaires de la région métropolitaine et dans l’Artibonite. A part la population civile, des policiers figurent aussi parmi les victimes. Du haut de leur confort, n’étant pas visées par cette violence criminelle, les autorités gouvernementales et policières continuent de jouir activement, de manière indue, des avantages et privilèges liés aux fonctions qu’elles n’exercent pas véritablement.

Des milliers de personnes, dont des vieillards, des femmes et des enfants défigurés, dévorés par la misère programmée et le désespoir, sont contraints d’abandonner leurs maisons pour devenir des réfugiés internes dans leur propre pays. Les plus chanceux ont trouvé refuge dans des écoles publiques, des églises ou des places publiques où ils dorment à même le sol, dans la promiscuité où les conditions minimales d’hygiène n’existent pas. Chassés par les chefs de gang qui ont reçu le pouvoir de terroriser les plus faibles de la société, rien n’a été fait pour récupérer les territoires pris par les âmes vendues. Quasiment, chaque tentative de manifestation contre la gangstérisassion du pays, est brutalement réprimée par des unités spécialisées de la police, qui agissent comme une milice politique.

 

Les classes moyennes déjà fébriles et anémiées par des crises successives, sont pratiquement anéanties. Décapitalisés après avoir été victimes de kidnapping contre rançon, les cadres formés issus des secteurs privé et public dont le pays a immensément besoin pour se développer, se voient contraints de quitter massivement le pays, souvent en catastrophe.

De même, les jeunes issus des quartiers difficiles et de la paysannerie, ont fui massivement le pays pour échapper aux conséquences néfastes de l’insécurité d’Etat orchestré par les gangs qui exercent leur pouvoir de violence criminelle afin d’assurer la pérennité d’un pouvoir politique illégitime, incompétent, corrompu et apatride. Il a même été offert à la jeunesse, à travers de pseudos programme humanitaire, l’occasion de fuir Haïti au moment où le pays a le plus besoin de cette main d’œuvre pour sa reconstruction.

Quant aux masses défavorisées, elles sont aux abois. Aucune perspective d’amélioration de leurs conditions d’existence n’est en vue. L’insécurité alimentaire atteint la moitié de la population pour laquelle manger à sa faim devient un luxe. L’inflation a atteint près de 50% et le chômage est endémique. Totalement délaissée, la production nationale continue de chute de manière vertigineuse pendant que le pays vit de plus en plus de l’importation. Très peu de contrôle est exercé sur les ports, les points de passage au niveau de la frontière avec la République dominicaine. Toutes sortes de trafic se développent et la contrebande devient la norme, causant une perte nette d’au moins 500 millions de dollars par an au trésor public.

En raison de la persistance de l’insécurité et de la crise socio-économique, la crise énergétique et l’instabilité politique, de nombreuses entreprises ont été délocalisées et celles qui n’ont pas de reins se voient obligées de fermer leurs portes. L’avenir est incertain pour celles qui résistent encore.

Agissant comme s’ils étaient hors contrôle de leurs spon