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Décès en série, de prisonniers dans des centres carcéraux, Défenseurs Plus appelle à des audiences spéciales

ONM

Le Collectif Défenseurs Plus, organisme de promotion et de défense des droits humains, déplore la mort de près d’une centaine de détenus dans les prisons civiles de Port-au-Prince, Croix-des-Bouquets, Petit-Goâve, Jacmel, les Cayes, durant les trois derniers mois de l’année 2022.

Depuis le déclenchement des troubles sociopolitiques, la situation des prisonniers devient plus alarmante et menace la vie des détenus (es). Plusieurs décès ont été confirmés au cours de ces derniers mois pour cause de malnutrition et maladies chroniques liées au manque d’hygiène dans le système carcéral, déplore l’organisme de défense des droits humains dans une note. A cela s’ajoute l’apparition de l’épidémie de choléra, poursuit Défenseurs Plus.

La détention préventive prolongée est une violation flagrante du droit d’un (e) détenu(e), conformément à la loi du 6 mai 1927 sur la comparution immédiate et du Code d’instruction criminel en son article 182. Cette situation viole aussi le droit d’accès à la justice garanti par la constitution haïtienne de 1987 (articles 24 à 27) et le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (article 14), rappelle le Collectif.

Pour Défenseurs Plus, Cette pratique qui persiste et menace la vie des détenus est la résultante de l’inaction, l’incompétence et l’indifférence des autorités gouvernementales et judiciaires.

Le dysfonctionnement du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) en tant qu’organe d’administration et de discipline du pouvoir judiciaire et la réapparition de l’épidémie du choléra viennent empirer la situation des détenus (es).

Fort de ce constat, le Collectif Défenseurs plus recommande :

a) Aux commissaires du gouvernement et aux doyens des dix-huit juridictions du pays, d’organiser des audiences correctionnelles et des audiences criminelles spéciales aux fins de décongestionner les prisons civiles ;

b) Au gouvernement de la République, d’assurer une alimentation saine et des soins médicaux pour les détenus (es) dans toutes les prisons et centres de détention du pays ;

c) Au gouvernement de la République, de mettre à la disposition des acteurs judiciaires et policières, des moyens adéquats pour le bon déroulement de ces audiences spéciales dans un délai record.