Allô tonton ,cri de révolte du journaliste Marc Guerson Philistin
Marc Guerson Phillistin, journaliste à Radio Télévision Caraïbes, nous brosse un tableau plutôt sombre de la situation actuelle du pays. Allô tonton, c’est un cri perçant, poignant, venant du fond du cœur, qui nous dit un réel imbibé de sang, de douleur et de jérémiades. Ce cri traverse les allées d’un pays qui se meurt.
Allô tonton: nous n’avons plus de bouche pour parler, s’il faut reprendre les mots du poète Antony Phelps. Nous n’avons plus de larmes pour pleurer. Nos larmes se noient dans nos larmes. Nos journées ne portent plus l’étendard du rire. Nos joies sont brisées en miettes. Nos silences se nourrissent d’une peur bleue de la mer. Marc Guerson nous plonge dans un fleuve de spleen, qui devrait faire remonter à la surface de notre conscience, des tares de honte et d’indignation.
A l’écoute de Allô tonton, mon corps devient un creuset de dégoût, et je pense aux enfants déchaussés par la pluie, blessés par des tessons de vitres, engourdis dans le coin de la faim. Je pense à ces femmes enceintes qui connaissent leur dernière lune. Pourtant, les lits d’hôpitaux sont couverts de boue et d’Anophèles. Je pense à ces personnes handicapées, dépourvus d’utile mobilité, qui sont sans secours. Sans lendemain. Sans soleil. Je pense à ces paysans oubliés, abandonnés dans des champs d’épines et d’herbes folles. Qui connaissent la foudre des mauvaises saisons.
Je ne suis plus capable d’entendre parler de mon pays, sans être fou de rage, de colère, d’indignation, désenchantement! Allô tonton : Marc Guerson vient une fois de plus nous dire que le carillon du malheur sonne à chaque midi dans ce pays, où la vie est en veilleuse.
John Wesley Delva