Santé mentale: comment être au top en ces temps de pandémie de Covid-19
Alors que les chiffres liés à l’évolution de la pandémie augmentent (plus de 3000 cas confirmés et plus d’une cinquantaine de morts pour très peu de guéris), l’incrédulité affichée vis-à-vis de la Covid-19 en début d’année se transforme de plus en plus en un sentiment de panique. À la confusion et à la cacophonie au sein de la communication officielle s’ajoutent les rumeurs, les fake news, avec en prime, une crise humanitaire qui se profile, résultat des mauvais choix économiques, des crises sociales et politiques sous-jacentes des dernières années.
Rester confiné, c’est souhaitable, vu nos faibles moyens de réponses en termes de prise en charge. Mais ce n’est pas aussi évident pour une bonne partie de la population, et ceci pour des raisons diverses.
Dans la foulée, notre santé mentale encaisse un grand coup. Les multiples recherches et réflexions sur la santé mentale des Haïtiens après le tremblement de terre, font tous état de notre haute capacité de résilience. Et pour cause : nous avions collectivement survécu à des évènements les uns les plus traumatisants que les autres, fait face à des moments de grandes incertitudes et d’insécurité. Cependant il n’est est pas moins vrai que, durant ces moments, nous pouvons aussi être confrontées à des crises aiguës d’anxiété, d’angoisse, des moments de découragement où rien ne semble nous motiver. Cela arrive même aux plus solides d’entre nous.. Certains ont pu développer leurs propres mécanismes d’adaptation, d’autres ne savent pas par où commencer.
Au moment de finaliser l’article, j’ai posé la question aux abonnés de mon compte Twitter. Qu’est-ce qu’ils font pour rester motivés en dépit de la situation exceptionnelle que nous sommes en train de vivre ? Le but ultime de l’exercice n’était pas tellement d’obtenir des réponses. Parfois lorsqu’on sombre dans des situations difficiles, on a l’impression qu’on est les seuls à qui cela arrive, que personne ne peut nous comprendre. Ni qu’on ne pourra y arriver un jour… la finalité de mon interrogation était d’abord vous démontrer que vous n’êtes pas seuls. Ensuite, on essaie tous et toutes de s’en sortir, n’ayez pas peur de demander de l’aide. Et finalement, que partager ses expériences nous renforce et nous fait aussi prendre conscience de nos propres ressources.
Si vous tapez santé mentale et Covid–19 sur n‘importe quel moteur de recherche sur Internet, vous allez trouver des milliers d’articles qui fournissent des techniques et moyens qui peuvent aider à garder le moral durant la pandémie. Même si on vit la même situation, il n’existe pas de formule applicable à tous. La gestion peut varier d’un individu à un autre, selon les moyens de chacun, des contextes socioculturels, de l’éthique de chacun… À vous de déterminer ce qui marche le mieux pour vous.
En voilà 12 façons parmi tant d’autres pour garder le moral au beau fixe et passer le cap!
1- Accepter pour un fait que la Covid-19 existe bel et bien
Elle est présente en Haïti, c’est-à-dire dans nos rues, sur nos lieux de travail, les endroits que nous fréquentons habituellement.
Ce n’est pas une « petite fièvre » ou un simple malaise. L’accepter nous évitera d’entretenir le déni et nous serons plus aptes à prendre les décisions qui conviennent. Accepter, c’est aussi refuser de tomber dans le piège de trouver des explications sur son origine ou bien de chercher à qui il profite tout ce blocage mondial (bien que ce soit légitime) ou encore de vouloir jeter le blâme sur quelqu’un d’autre ou quelque chose ; ce sur quoi il faut mettre son énergie, c’est d’avoir son plan de contingence pour soi et pour sa famille.
S’il y a un cas chez moi, qu’est-ce que je fais? Qui est-ce que j’appelle? Si moi ou quelqu’un d’autre de la maison doit s’isoler, où et comment? Plus on se prépare, plus on est rassuré.
2- Établir une routine journalière
Que l’on travaille chez soi ou que l’on continue à se rendre au boulot tous les jours, le rythme de notre quotidien a changé. Et si cela se trouve qu’on ne travaille pas, on peut vite sombrer dans une léthargie et même dans la dépression. Identifier des petites tâches à faire durant la journée : passer un appel, nettoyer son placard, nettoyer sa boîte aux lettres, faire du sport… Occupez votre temps et votre esprit. Se donner un challenge journalier intéressant. Écrire un journal. Photo, lecture…
3- Réduire le flux d’informations absorbé quotidiennement
De plus en plus, je rencontre des personnes me disant qu’ils n’écoutent plus les nouvelles. Il y en a qui vivent avec la peur de passer à côté (FOMO) et qui s’adonnent compulsivement au zapping, sont inscrits sur des groupes et fora de discussion, même s’ils n’y sont pas des membres actifs.
Le juste milieu serait de faire le tri. S’informer auprès de sources crédibles ; identifier une ou deux éditions de nouvelles de confiance et s’accorder un moment spécifique de la journée pour les écouter ou les suivre; s’abonner à des plateformes numériques qui fournissent des informations utiles sur les dernières données en matière de traitement ou encore qui offrent des solutions pratiques qui aident à mieux gérer la situation. Éviter les sites alarmistes et les spécialistes en prévisions apocalyptiques. Rappelez-vous les titres accrocheurs n’ont qu’un seul but : que vous faites click et tous les moyens sont bons. Et surtout, si vous sentez que le moral n’est pas là, évitez de rester accroché aux groupes WA où l’on se partage des vidéos, des images qui peuvent vous affecter.
4- Rester dans l’action
Des recherches ont démontré qu’en période de crise, ceux-là qui se sont impliqués d’une façon ou d’une autre gèrent mieux le stress qui résulte de ces situations. Faites quelque chose. Au lieu de vous demander pourquoi on ne fait pas, demandez-vous : qu’est ce JE PEUX faire? Au lieu de vous dire : mais pourquoi c’est comme ça? Dites plutôt : qu’est-ce que je peux changer à mon niveau? Faites quelque chose. Identifier une cause, un projet dans lequel vous êtes prêt à investir votre temps.
On peut tout également retourner sur ses propres projets. Redéfinir ses plans et ses stratégies.
5- Partager la garde des enfants. (Si l’on en a)
Ils sont là toute la journée plein d’énergie qu’ils n’arrivent pas à dépenser du fait du confinement. Cela peut agacer parfois, car en plus. Nous autres parents, nous gérons nos propres incertitudes. La psychologue Béatrice Dalencour-Turnier recommande l’alternance dans la gestion des enfants. A la maison, les adultes se chargent de veiller sur eux et de s’en occuper à tour de rôle, le temps de donner à l’autre un moment de répit.
6- Prendre soin de soi
Ma maman m’a dit un jour que la seule personne qui peut prendre soin de toi est Tim. Cela a résonné en moi et a remis en question plein d’attitudes envers moi-même. Il n’y a qu’une seule personne au monde qui soit capable de bien prendre soin de nous. Nous –même! C’est vrai, on nous a appris à prendre soin des autres, parfois à nos dépens. Pour nous autres femmes, c’est encore plus difficile car notre éducation nous a façonnées à penser et àfaire passer les besoins des autres (mari, enfants, parents, patrons…) avant les nôtres. Accordez-vous une à deux heures par jour pour vous. Même si juste pour regarder le plafond. Bouger, s’étirer, respirer, Écouter de la musique, faire des exercices, parler à des amis, organiser son playlist de musique. C’est un moment exceptionnel. Vous n’êtes pas responsables de la situation. Mais vous pouvez en profiter au max!
7- Avoir un objectif d’avenir
Parier sur l’avenir, c’est aussi s’assurer de faire ce qu’il faut faire aujourd’hui. Vivre le moment présent en profitant au max des opportunités qui se présentent pour vous former, améliorer vos compétences. Beaucoup de personnes ont pu, durant ce laps de temps, ajouter un certificat à leur cv, s’offrir une formation en ligne ou apprendre un nouveau hobby. Il y aura certainement un après Covid-19. Ce virus a apporté beaucoup de changements dans notre vie. Tout maintenant peut s’envisager différemment, notamment dans la vie professionnelle. S’ajuster aux nouvelles exigences mondiales est essentiel. Identifier les opportunités dans son champ mais aussi oser sortir des sentiers battus.
8- Se déconnecter
Donnez-vous un break. Oui, des réseaux sociaux! Laisser tomber Facebook, Twitter, Instagram … un moment. On n’est nullement obligé de tout voir, tout savoir ni de tout partager. Sur les réseaux sociaux tout le monde est parfait, ils mènent la belle vie même en confinement (tu parles!), ils sont heureux en amour et ont des enfants merveilleux, … ces images projetés sur notre feed 24/24 peuvent avoir un impact sur nous. Certains ont l’impression qu’ils ne font rien. Qu’ils ont tout faux. C’est faux , lol. Beaucoup de jeunes ont sombré dans la dépression et/ou sont victimes de bullying qui affectent au plus haut point leur santé mentale. Faire défiler continuellement le flux d’informations nous fait perdre en plus, un temps certain. Prenez une pause. Et rappelez-vous dans la vie réelle comme sur les réseaux sociaux, vous n’êtes pas obligés de suivre tout le monde, d’être l’ami de tout le monde, encore moins entretenir des conversations avec des inconnus… Mute, block, Hide, Unfriend au besoin. Se déconnecter pour se connecter avec la famille, élargie et éloignée par la force des choses, les bons amis, les collègues etc.
9- S’autoriser des petites folies
Au moins une par semaine. Faire quelque chose d’inédit. S’autoriser à faire quelque chose rien que pour le plaisir de le faire. Regarder toute sa série préférée, changer de look, oublier son diète, rester un peu plus longtemps au lit, essayer une recette, oser faire une nouvelle expérience… seule ou en couple J.
10- Faire le nettoyage.
Au sens propre comme au figuré!
Faire le grand nettoyage chez soi, À la poubelle, les pacotilles accumulées au fil des ans, les papiers les vieux souliers, les vêtements qu’on ne porte plus, les vieux sacs, En bon état, ces derniers peuvent cependant faire des heureux… Tout sa k pa bon pou youn…
Désintoxiquer votre entourage. Les relations amoureuses, professionnelles, ou amicales nocives, il est temps de les réévaluer et s’en débarrasser. Opération purge des listes « d’amis », des followers, des zwav, des trolls qui s’invitent à nos conversations.
Notre corps aussi a besoin de nettoyage. Et l’un des meilleurs moyens est de boire de l’eau. Souvent et abondamment! Généralement, on recommande 6-8 verres par jour. On peut aussi s’offrir un bain, plus long que d’habitude de temps en temps. L’eau calme et apaise!
11- Avoir un bon système de support.
Identifier des personnes ressources qui peuvent nous soutenir. Spirituellement, émotionnellement surtout. Savoir quand demander de l’aide est important. Chacun d’entre nous fait face à un moment ou à un autre à des instants d’incertitude, de confusion ou même de dépression. Il faudra se serrer les coudes, et se supporter mutuellement.
12- Respirer …
Il y a eu la pandémie de la grippe espagnole, il y a l’épidémie de la petite vérole en Haïti, le sida… ça aussi, ça passera!
En attendant, lavez-vous les mains, portez votre masque et sortez seulement si c’est essentiel!