Les conflits armés et le tremblement de terre du 14 août 2021 ont aggravé le problème du droit au logement en Haïti selon Défenseurs Plus
Depuis des années, les conflits armés entre les gangs s’accentuent dans différentes zones du pays, particulièrement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Dès le début de l’année 2020, des affrontements entre les groupes armés ont poussé des milliers d’habitants des quartiers défavorisés de la capitale haïtienne à fuir leur habitat et se réfugier dans des familles d’accueil ou des espaces publics.
Ce phénomène se manifeste au niveau de plusieurs endroits de la zone métropolitaine de Port-au-Prince notamment les quartiers défavorisés dont Bel-air, Delmas 2, La Saline, Martissant et Fontamara, déplore cette structure.
Le Collectif Défenseurs Plus, organisme de promotion et de défense des droits humains dit constater avec tristesse la situation des citoyens( nes) dans ces quartiers et exhorte les autorités étatiques à agir sans délai pour faciliter le retour des familles déplacées en raison des conflits armés. Défenseurs Plus souligne que ces personnes déplacées de force ont le droit à la protection de l’État et un logement décent conformément à la Constitution de 1987 et aux instruments internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par l’État haïtien.
Par ailleurs, le tremblement de terre du 14 août dernier a aggravé la situation des habitants et habitantes du grand Sud d’Haïti. Selon le rapport de OCHA-Haïti daté du 22 août 2021, les autorités font état de plus de 130 000 maisons endommagées ou détruites, soit 52 900 détruites et 77 000 endommagées, en plus des pertes considérables en vies humaines et le nombre élevé de blessés et de disparus enregistrés (soit 2 200 morts, 344 disparus et 12 000 blessés).
Défenseurs Plus appelle à la diligence des autorités étatiques et de la communauté internationale envers les personnes victimes du séisme du 14 août 2021 considérant la situation de déshumanisation à laquelle elle sont confrontées d’autant plus, la saison cyclonique accroit leur vulnérabilité.
“Tout citoyen a droit à un logement décent, l’éducation, l’alimentation et la sécurité sociale” conformément à la constitution de 1987. Une fois de plus, la vie privée et la dignité des personnes affectées par les conflits armés et le séisme du 14 août 2021 ne sont pas respectées. Leur droit à la protection et à la sécurité ne sont pas garantis par l’État, souligne cet organisme.
Défenseurs Plus appelle les membres du gouvernement à assurer la protection des milliers de personnes déplacées, notamment les femmes, les enfants et autres personnes vulnérables pourchassées par la violence dans certains endroits du pays.
La problématique du droit au logement est cruciale et urgente sur tout le territoire de la République d’Haïti de l’avis de l’organisme de défense des droits humains. Ce dernier juge important d’aborder les défis liés à l’accès au logement non seulement en faveur des personnes déplacées, mais aussi celles qui vivent dans des conditions misérables au niveau des zones rurales et des bidonvilles .
Les personnes déplacées, les familles victimes de violences et du séisme du 14 Août ont besoin de soutien en matière de logement, moyens financiers, vêtements, éducation et relocalisation. Fort de ce constat, le Collectif Défenseurs Plus exhorte les autorités étatiques à assumer leurs responsabilités et trouver des solutions durables au bénéfice des déplacés internes et définir une formule pour faciliter leur retour et leur relocalisation dans des conditions sécuritaires.
Défenseurs Plus plaide par ailleurs pour la mise en place d’une politique de reconstruction parasismique dans le pays afin de réduire le niveau de vulnérabilité de la population haïtienne lors des sinistres.