INSÉCURITÉ

La dépression, une tueuse silencieuse en Haïti 

ONM

La triste réalité en Haïti se dessine comme un tableau complexe où la dépression mentale devient une ombre insidieuse qui plane sur une nation, déjà éprouvée par une multitude de maux. L’ascension des gangs, l’insécurité omniprésente, la faim qui tenaille les foyers, les actes de violences choquants, les catastrophes naturelles dévastatrices, et le flot incessant de mauvaises nouvelles dans les médias, forment un cocktail toxique.

La détresse émotionnelle qui en résulte est palpable dans tous les secteurs de la vie nationale. La jeunesse en particulier, semble porter le poids de ces épreuves. L’apparition prématurée de cheveux gris, une métaphore poignante de l’anxiété et de la tristesse profonde.

Les écoles, autrefois des lieux d’apprentissage et d’espoir, sont désormais des terrains de jeu pour la violence et la manifestation de la détresse psychologique. Les enfants, confrontés à des circonstances hors de leur contrôle, réagissent de manière violente et voient leur rendement académique chuter, créant ainsi un cycle destructeur.

Les médias, loin d’offrir un répit, contribuent à alimenter la spirale dépressive en relayant des histoires accablantes, laissant peu de place à l’optimisme. Les adultes, parents désemparés, semblent incapables de prodiguer des conseils, plongeant la société haïtienne dans une sorte de torpeur collective.

Cependant, au milieu de cette obscurité, l’espoir persiste. La prise de conscience de la nécessité d’agir à plusieurs niveaux – de la sécurité à l’éducation, de l’aide psychologique à la reconstruction économique – pourrait servir de point de départ pour inverser cette tendance alarmante.

La résilience innée du peuple haïtien, témoignée par son histoire tumultueuse, pourrait être la clé pour surmonter ces défis. La mobilisation d’efforts nationaux et internationaux, la mise en place de programmes de soutien psychologique, et la création d’opportunités pour la jeunesse, sont des aspects cruciaux pour restaurer l’espoir et amorcer un processus de guérison. Bien que le chemin soit ardu, la possibilité d’une renaissance demeure, portée par la volonté indomptable d’une nation confrontée à l’adversité.

Désiré Lucien