Haïti/Insécurité: Défenseurs Plus lance un énième cri d’alarme pour Martissant

ONM

1er juin 2021-1er juin 2022, une année de violences à Martissant et les zones avoisinantes, qui ont affecté les droits fondamentaux et les libertés publiques. Défenseurs Plus déplore le silence des autorités et appelle à la cessation de cette situation inacceptable qui morcèle le pays et met à nu l’incapacité du gouvernement de transition. Cette situation encourage l’instabilité institutionnelle et la crise politique alors que les conditions socio-économiques de la population se détériorent de jour en jour, regrette l’organisme de défense des droits humains.

L’insécurité continue de se faire sentir dans la 3ème circonscription de Port-au-Prince. Les affrontements armés entre gangs rivaux à l’entrée Sud de la capitale ont, non seulement causé la mort à de nombreux citoyens et citoyennes, mais ont également poussé des résidents et résidentes de ce quartier à fuir leurs demeures respectifs sans destination sûre. Environ 20 mille personnes auraient été déplacées dans d’autres régions, sous contraintes des groupes armés et dans des conditions cruelles et inhumaines, selon Défenseur Plus.

Une année après, plusieurs départements géographiques du pays (Sud, Grande-Anse, Nippes, Sud’Est et une partie de l’Ouest) sont encore coupés des autres départements, entraînant des conséquences néfastes sur la vie économique et sociale de la population haïtienne. Le bicentenaire ( jusqu’à Fontamara 43) est totalement contrôlé par des gangs armés, sous le regard impuissant de la Police Nationale d’Haïti (PNH). La troisième circonscription de Port-au-Prince est devenue un espace d’affrontements permanents entre des gangs rivaux. La situation est dégradante et révoltante. Des citoyens et citoyennes se font tuer souvent à Martissant et les cadavres sont parfois abandonnés sur le sol pendant plusieurs jours. Aucune action n’est posée par les autorités pour protéger le droit à la vie des usagers de cette route, qui devient un espace de crimes et d’exécutions sommaires.

Par ailleurs, pour contourner cet espace dangereux, les gens sont obligés d’emprunter d’autres zones qui compliquent leur trajet, tels que Saint-Rock, Taras, Saint-Jude, Ti Kajou. Dans ces routes mal entretenues, des citoyens continuent de perdre leurs vies dans des accidents de la circulation. Certaines personnes utilisent également la voie maritime dans des conditions risquées. Même les autorités gouvernementales et policières sont obligées de prendre des voies détournées pour se rendre dans le Grand Sud du pays. La circulation est quasi impossible durant les jours de pluie. Ce 1er juin marque le début de la saison cyclonique en Haïti. Que feront les citoyens et citoyennes pour se rendre au centre-ville de Port-au-Prince ou dans le Grand Sud ?

Le Collectif Défenseurs Plus se dit indigné par le silence des autorités pendant environ une année. Il recommande aux dirigeants d’assumer leurs responsabilités arguant qu’il est inadmissible d’abandonner la population face à cette insécurité criminelle qui endeuille les familles et n’épargne même les enfants.

Défenseurs Plus condamne les pertes en vies humaines et exige la création d’une commission d’enquête indépendante sur les crimes et atrocités enregistrés au cours de cette période à Martissant et ses environs. Cette structure exige également aux autorités, de garantir le droit à la vie, à la sécurité et agir pour le bien-être de la population.