Analyse subjective du discours du Premier Ministre haïtien à l’occasion des soixante dix-huitième sessions de l’Assemblée générale des Nations Unies
Ce qui me pousse à analyser subjectivement le discours du premier Ministre haïtien à l’occasion de la soixante dix-huitième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, c’est la portée politico-diplomatique du discours. Les propos du chef du gouvernement consistent à trouver encore une fois la sympathie de la communauté internationale et celle de la société haïtienne afin de trouver une issue à la crise pluridimensionnelle qui ronge le pays depuis des années. Réfléchir sur ce discours consiste à faire des considérations politiques et diplomatiques.
Analyse politique du discours.
Dans un contexte extrêmement difficile, le premier ministre haïtien était obligé de faire appel à la prudence dans son discours à la tribune des Nations Unis pour éviter la dégénérescence de la crise politique haïtienne. Étant qu’étudiant finissant en science politique, j’ai pris le temps d’analyser son discours et j’ai pu constater que la dimension politique du texte était extraordinaire, autrement dit, c’est un texte bien pensé politiquement. Franchement, je ne m’attendais pas à un discours pareil.
Par exemple, quand il a déclaré que la république d’Haïti n’est en guerre avec personne, les haïtiens sont un peuple généreux et solidaire qui croit au dialogue et à la possibilité de partager équitablement des ressources communes sans heurt et dans le respect mutuel. Il poursuit pour dire que l’histoire nous rappelle chaque jour que la violence entre pays frère ne peut entrainer que des regrets et nous laisser des amertumes qui vont se transmettre de génération en génération.
Dans cette partie du discours, le premier ministre cherche à faire un équilibre tant du coté des Haïtiens que du coté des Dominicains, c’est-à-dire, il a essayé de faire un jugement où la satisfaction entre les deux camps devrait être partagée.
Analyse diplomatique du discours.
L’une des préoccupations du gouvernement actuel, c’est de lancer plusieurs chantiers pouvant faciliter le rétablissement de l’ordre démocratique dans le pays, l’intervention du PM à la tribune des Nations Unies a fait mention de la réalisation des élections dans le pays, implicitement la sécurité est une condition nécessaire et indispensable pour sa concrétisation.
Selon lui, il est « urgent » que le Conseil de sécurité des Nations Unies « autorise le déploiement d’une mission multinationale spécialisée, à composante police et militaire, en appui à la PNH, afin de combattre les gangs et rétablir la sécurité. Le PM conclut son discours en disant que la République d’Haïti s’est identifiée une valeur universelle pour laquelle elle s’est battue au XVIIIè siècle et au XIXè siècle en dépit de ses multiples souffrances et de sa détresse, l’espoir continue d’habiter le peuple haïtien qui poursuit sa quête d’un avenir meilleur dans la dignité. Le peuple haïtien, de la même manière qu’il a étonné le monde en 1804 changeant radicalement son statut d’esclave en homme libre peut encore et veut redessiner son destin. Je sollicite cet appui, cette solidarité fraternelle afin de nous aider à tourner cette page sombre, je demande à la communauté internationale d’agir et d’agir vite, vive le réchauffement des relations avec notre alma mater l’Afrique, vive la coopération internationale, vive Haïti.
Selon mon analyse subjective du discours, le PM Ariel se compare à une fourmi qui tombe dans l’eau, à la recherche d’une branche d’arbre pour s’échapper, elle peut à tout prix capturer n’importe quelle branche. Aujourd’hui, le PM sollicite le soutien de tous les pays, il a montré dans ce discours que le contexte géopolitique n’est pas une préoccupation.
Edzer Emmanuel PIERRE
Technicien en éducation, politologue