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Haïti/Éducation : Mise en œuvre du secondaire technique et professionnel dès septembre prochain

ONM

Dès septembre prochain, le titulaire du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), le professeur Nesmy MANIGAT, entend relancer le projet de mise en œuvre du secondaire technique et professionnel. Ce sujet a été au centre d’une rencontre entre le MENFP et des partenaires nationaux et internationaux, organisée en présentiel et en virtuel, hier vendredi 17 juin 2022, à l’Inspection générale de l’administration de l’éducation.

Définir ensemble les conditions d’implantation du secondaire technique et professionnel dans les premiers lycées ciblés par le MENFP et des collèges intéressés ainsi que les modalités de partenariat pour la mise en œuvre de ce volet important de la Réforme Educative, ce sont les deux objectifs essentiels de cette importante rencontre, organisée à l’initiative du ministère.

Présidée par le ministre MANIGAT, cette réunion a permis à des acteurs nationaux et internationaux de donner leur point de vue sur ce dossier et de manifester leur intérêt et leur soutien à la mise en œuvre de ce projet, porteur pour le secteur.

Pour le ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, on ne peut plus continuer avec la seule application du secondaire général comme option offerte aux jeunes. Il est temps, selon lui, de procéder à la mise en œuvre du secondaire technique et professionnel afin d’offrir plus d’opportunités et de possibilités aux jeunes et travailler à leur autonomisation.

Pour le numéro un du MENFP, il s’agit d’un impératif afin de mieux orienter les jeunes vers les besoins du marché du travail et promouvoir très tôt leur autonomie, d’autant plus que les surâgés sont légions dans le système éducatif. De plus, les métiers traditionnels n’ont pas beaucoup de débouchés, selon le ministre MANIGAT, soulignant que plusieurs nouveaux métiers professionnels offrent d’énormes possibilités. Il faut revaloriser les métiers professionnels et techniques, d’après lui, et bien orienter les jeunes vers le choix d’une profession. Les expériences réalisées à l’école technique Elie Dubois et au Collège Canado Technique montrent la voie, selon lui et peuvent servir de référence pour progresser vers l’opérationnalisation du secondaire professionnel et technique.

En ce sens, le ministre MANIGAT entend lancer dans certains sites scolaires les premières expérimentations, dès la prochaine rentrée scolaire 2022-2023, avec la contribution de différents partenaires, notamment l’Union Européenne et la Coopération Espagnole. Le lycée de La Saline fait partie des lycées ciblés et la contribution de l’Ecole Nationale des Arts et Métiers des Frères Salésiens est attendue à ce tournant, souligne le professeur Nesmy MANIGAT qui se dit confiant, en dépit des contraintes actuelles et des problèmes de ressources.

Abondant dans le même sens, le Coordonnateur Général du Pôle enseignement et qualité au MENFP, Joseph Job Maurice, rappelle que les différentes filières professionnelles et techniques sont déjà connues avec leurs programmes. On tiendra compte, selon lui, des réalités régionales avant d’implanter une option dans une école publique au cours de cette phase pilote. M. Maurice en a profité pour présenter les caractéristiques techniques et orientations du Nouveau Secondaire.

Miguel Fleurijean, directeur de l’enseignement secondaire, a renchéri en passant brièvement en revue l’expérience pilote de la filière technique au ministère avec des précisions sur les résultats enregistrés et les problèmes rencontrés.

Dans cette perspective, le ministre MANIGAT se veut clair, le MENFP entend continuer à encadrer les établissements scolaires qui marchent déjà dans cette dynamique et qui constituent certainement une plus-value dans le système éducatif tendant à la formation des hommes et des femmes libres et responsables.

Le titulaire du MENFP dit souhaiter une forte implication des opérateurs du secteur privé dans le processus de mise en œuvre du secondaire technique et professionnel. Car, il ne s’agira pas d’une décision purement politique et administrative.C’est une démarche de co-construction qui se fera avec la contribution de tous les partenaires intéressés et qui donnera droit à des formations professionnelles certifiées après une période de trois ans, a indiqué le Ministre MANIGAT.

Les participants à la réunion disent appuyer cette initiative et veulent supporter le MENFP dans ses démarches visant la poursuite de la réforme de l’école haïtienne, tout en exprimant leurs préoccupations, notamment en ce qui a trait à l’aménagement du temps par rapport aux écoles fonctionnant à double vacation.

Au terme de la rencontre, le ministre MANIGAT a proposé la création d’un groupe de travail restreint susceptible d’alimenter les réflexions autour de ce projet et de travailler sur les conditions d’implantation du secondaire technique et professionnel dans les écoles ciblées, à partir de septembre prochain.

Outre le ministre Nesmy Manigat qui était accompagné de plusieurs membres de son cabinet, dont son directeur Jacques Abraham, plusieurs acteurs ont pris part à cette rencontre. Citons, entre autres, le Directeur Général de l’INFP, Dikel Delvariste ; le directeur général de l’ONAPE, Dr. Hervé Boursiquot, Anouk Ewald de l’Université Quisqueya ; le professeur Roller St Pierre de l’IHFOSED, Dr Sébastien Moïse Réveil, représentant de CRS ; Ollyriam Jean Joseph, représentant de la Fédération des écoles protestantes ; Christon St-Fort, représentant du FEPH ; Pierre Péralt Tessono, représentant CEEC ; Lesly Margel Michaud, représentant de World Vision ; Arnault Coutey, représentant de Save The Children ; Sœur Phabienne Dalencour, représentante du lycée technique Élie Dubois ; David Elizondo, représentant de l’Union européenne ; Ricard Bardia, chef de coopération de l’UE ; Charles Levelt Joseph, représentant de la CNDVAEP ; Edouard Ulrick, chargé de mission au niveau du PNCS ; Joël Plésimond, représentant de Caritas Suisse ; Ralph Vladimir Rameau, directeur du lycée national de La Saline ; Yvon Calixte, représentant de l’INFP/CPFP ; Frère Hubert Mésidor, représentant d’ENAM ; Olgé Merci, directeur du lycée de Cité Soleil.