INSÉCURITÉ

Pourquoi tant d’armes et de munitions en circulation en dépit des sanctions de certains pays étrangers ?

ONM

Aujourd’hui le constat est clair, les gangs armés ne sont jamais en rupture de munitions. En dépit des sanctions Canado-américaine et des dispositions adoptées par l’Administration Générale des Douanes pour combattre le trafic illégal d’armes à feu, le problème de l’insécurité persiste et devient de plus en plus complexe.

Les gangs armés sont légions, ils étendent leurs tentacules comme bon leur semble. Dans des quartiers huppés ou populaires, ils sont partout et très à l’aise. Aujourd’hui la Police Nationale est dépassée vue la multiplicité des foyers de gangs actifs sur le territoire national. Quotidiennement, la PNH publie des communiqués relatifs à des opérations menées. Dans ces notes, ils évoquent le nombre de présumés bandits mortellement blessés dans des échanges de tirs, ceux qui sont arrêtés ou font l’objet de mandats d’arrêts. Malheureusement, force est de constater que le problème persiste et reste entier.

Comme disait Jacques Adler Jean Pierre  » Ayiti pa pwodwi bal, li pa pwodwi zam, kote bal sa yo soti, kote zam sa yo soti? « . Cette question posée par le journaliste reste un mystère et personne n’arrive à percer ce mystère qui laisse plusieurs secteurs de la vie nationale dans d’interminables débats.

Pour certains, la question de sécurité est le cadet des soucis des autorités, d’autres par contre y voient une stratégie pour rester beaucoup plus longtemps au pouvoir. Au regard de ces positions, plusieurs spécialistes en matière de sécurité ne cessent de pérorer. Ils avancent des arguments pour le moins incontestables pour étayer leurs thèses. On peut citer entre autres le service secret dont dispose l’État pour mieux contrôler la rentrée illégale d’armes et de munitions et sa présence sur les points frontaliers.

Aujourd’hui, la mort, les massacres et la calcination vive de personnes sont devenus des faits divers. Kidnapper des personnes et leur faire payer de fortes sommes d’argent est devenu monnaie courante. Le pays s’enfonce dans l’abîme, sous le regard inactif des pays qui prétendent être des amis d’Haïti, qui se font passer pour des partisans du respect des principes démocratiques. Le respect des droits humains, la liberté de circuler en toute quiétude, ne font-elles pas partie de cette forme de gouvernance ? Aujourd’hui, il est clair qu’Haïti n’a pas d’amis, ces pays ne défendent que leur intérêt. Ils pratiquent ce que le journaliste, Ignacio Remonet appelle la « géopolitique du chaos », afin de pérenniser leur mainmise sur le pays. Face à une telle situation, il revient à la population de changer son destin. Comme disait le diplomate Boutros Boutros Gali, un pays qui a fait l’histoire peut toujours le refaire.