Les Irois, un éventuel terrain fertile du grand banditisme

ONM

L’Organisation de Défense des Droits Humains, Sant Karl Lévêque (SKL) a effectué un travail de terrain dans le département de la Grand ’Anse notamment dans la commune de «Les Irois» contenant trois sections communales : Matador (Jorgue), Bel-Air et Carcasse.

Le SKL dit constater que pour une population de 26 000 personnes, seulement 4 agents de la police nationale, deux inspecteurs divisionnaires et deux agents un, sont en poste.

Ce chiffre insignifiant rend impuissant les agents de la PNH face au banditisme. A côté de cela ces agents font face à un problème de matériels adéquats. Dans cette commune, il n’existe qu’une moto comme moyen de transport. Le véhicule qui était à la disposition de ces policiers a été incendié par les citoyens depuis 2015 lors des élections législatives. Les bandits évoluant sur cette partie du territoire dépassent largement les forces de l’ordre en munitions et en nombre, révèle l’organisme de défense des droits humains.

L’impuissance des policiers de « Les Irois » se fait souvent remarquer, comme par exemple quand un dénommé Smith Bajon alias Ti Gracia, accompagné de sa bande armée G-8 aurait décidé en toute quiétude de semer la terreur sous prétexte qu’un individu aurait eu une simple altercation avec lui dans la localité de Grand bassin.
Suite à cet incident, deux paisibles citoyens ont été victimes :
• Gordany Laroque atteint mortellement d’un projectile à la tête;
• Banice Dolcé, a reçu une cartouche au niveau du maxillaire supérieur droit qui transperce à son tour le maxillaire inférieur gauche. Heureusement il n’a pas succombé à ses blessures car il a bénéficié urgemment d’une intervention chirurgicale à l’Hôpital Immaculée des Cayes, selon le rapport du SKL.

Après son forfait, Ti Gracia se serait rendu à Divino, une grande localité faisant partie de la première section de Matador, où il continue en toute impunité à s’ériger en maitre et seigneur sous le regard passif et impuissant des autorités policières. Après avoir relaté tous ces actes restés impunis, la préoccupation et l’inquiétude de l’Organisation SKL ne font qu’accroitre car il demeure un fait que les autorités politique et policière ne se mettent pas à la hauteur du problème d’insécurité que connait le pays durant ces dernières années, poursuit le document.

Fort de ce constat, l’Organisation de Défense des Droits Humains Sant Karl Lévêque (SKL) tire la sonnette d’alarme en vue d’empêcher que cette commune devienne pour sa part un autre foyer de gangs armés au même titre que Croix des Bouquets, Martissant, Village de Dieu, Bel Air, Delmas 2, 4, 6… sur lesquelles l’État ne parvient jusqu’à date à exercer son monopole de la violence physique légitime. L’ensemble de l’espace social haïtien risque d’être un funeste spectacle du chaos si les personnes investies du pouvoir décisionnel persistent à défendre les intérêts personnels au détriment de l’intérêt général. En gardant le silence chacun risque de trouver la mort dans son lieu le plus intime, alors que des femmes et des hommes sont payés pour assurer la protection des vies et des biens du peuple haïtien, conclu ce document.