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L’ANMH commémore ses 20 ans d’existence dans la consternation

ONM

L’Association Nationale des Médias Haïtiens, dans la maturité de ses vingt ans dit constater avec préoccupation que les acteurs tant sociaux que politiques continuent de se réfugier derrière des tranchées, focalisés par leurs seuls intérêts personnels.”Notre pays est livré aux gangs, le kidnapping devient une activité des plus lucratives au détriment des familles décapitalisées, endettées et ruinées. Notre pays est fragmenté et isolé,l’État ne peut plus garantir la libre circulation des biens et des personnes, Haïti est retournée àl’État de nature où les bandits chassent des propriétaires dans leur demeure qu’ils occupent en provoquant une situation de déplacés internes. Cela s’étend désormais aux plus hautes autorités de l’État, sans que les pouvoirs publics agissent”, dénonce l’ANMH.

La population a perdu confiance à bon droit dans la capacité de cet État-là à la protéger et c’est l’éxode, la fuite à l’étranger par tous les moyens, ce qui provoque en retour, des vagues de rapatriements.

 

L’Association Nationale des Médias Haïtiens dit constater avec tristesse que notre pays est la proie d’un chaos verbal et d’un chaos dans les faits et les actes des uns et des autres. Nous assistons à une perversion qui s’exprime dans la crise du carburant où certains acteurs sociaux se comportent en flibustiers en alimentant le marché noir qui convertit le secteur de distribution des produits pétroliers en un marché informel. L’État inexistant d’aujourd’hui, ne prend pas les mesures énergiques contre ceux-là qui ont perverti leur métier et qui agissent contre la société, regrette l’ANMH.

Pendant ces dernières années, le pouvoir a imposé les gangs comme des partenaires sociaux avec lesquels il faut vivre. L’État, les pouvoirs publics les identifient, connaissent leur adresse, mais ils ne sont pas inquiétés pour le moindre du monde.Notre pays a assisté ces derniers mois à des massacres ça-et-là, des assassinats horribles, des attaques d’autobus où les victimes se comptent à la pelle, mais les bandits bénéficient de la plus totale impunité. La police fait des efforts, mais les actions d’envergure venant d’une décision manifeste du pouvoir d’en finir avec l’insécurité se font encore attendre pour le plus grand désespoir des citoyennes et des citoyens.

Le cercle de la pauvreté s’est agrandi en Haïti où le pouvoir d’achat s’est érodé de jour en jour à cause d’une inflation de près de 30%, du jamais vu sur de nombreuses décennies. Notre population, malgré la misère ambiante et les soucis de survie, doit sortir de la léthargie, pour que ce qui reste d’espoir et qui nous fait nous accrocher à notre pays ne s’effrite pas. Il est temps de nous réveiller et d’agir chacun dans notre champ d’action pour que notre pays sorte de ce cauchemar d’absence totale de gouvernance, estime l’ANMH.

 

L’institution croit que nous ne devons pas permettre que ce statu quo s’installe en permanence sans aucun agenda, sans aucune perspective, sans aucune volonté manifeste alors que comme perspective, nous n’avons que des chants d’anciennes sirènes appelant au feu et mettant en danger le peu organisé qui nous reste, selon une note de l’ANMH à l’occasion de la commémoration de ses 20 ans d’existence.