La vie après le kidnapping
Il n’est pas facile pour un otage de reprendre goût à la vie après sa libération. Jeanine, âgée de 23 ans, a été kidnappée à Martissant. Lors de sa captivité elle a vécu l’horreur et l’effroi, une fois libérée, elle se trouve dans un état dépressif. Le psychologue Mackenson Morelus appelle à une assistance psychologique pour la victime en vue d’éviter le pire.
“J’ ai été violée, sodomisée et battue, il y a de cela quatre (4) mois. Aujourd’hui encore les séquelles sont horribles .Il est difficile pour moi de retourner à la vie normale “, raconte Jeanine ,les yeux inondés de larmes. La victime tente difficilement d’expliquer son état actuel. Cette jeune fille, âgée de 23 ans tente de se débarrasser des cicatrices laissées par sa séquestration.
Je pleure en silence et je n’ai personne pour confier mon désarroi. J’avais un copain il m’a laissé après avoir pris connaissance de tout ce que j’ai vécu au moment où j’étais retenue en captivité. Ma famille qui devait me supporter utilise des propos désobligeants à mon encontre, comme pour faire savoir que les ravisseurs avaient raison …tout ça me rend triste et déprimée” , poursuit Jeanine .
Ce drame n’est pas sans conséquence sur l’état de santé , physique et mental de la rescapée. Elle raconte qu’elle n’arrive pas à dormir en pensant régulièrement à toutes ces choses. Aujourd’hui, cette jeune fille qui rêve de devenir avocate, affirme n’avoir plus de courage pour affronter la vie. Elle n’écarte pas la possibilité de mettre fin à ses jours , seul moyen selon elle de s’évader de cette triste réalité.L
a victime est à une phase complexe de sa vie. Son cas nécessite une assistance psychologue ,selon le psychologue Mackenson Morélus. Ce dernier souligne que si cette demoiselle n’est pas assistée psychologiquement elle peut aller jusqu’à mettre fin à ses jours. Le spécialiste reproche les autorités qui n’accordent aucun accompagnement aux femmes et fillettes violées par leurs ravisseurs.Mackenson Morélus encourage les dirigeants à prendre des mesures en vue d’assister psychologiquement les femmes ayant été violées au moment de leurs séquestrations.
Ce que vit cette jeune fille , demeure un sujet de préoccupation pour dés organisations de défense des droits humains. Le secrétaire exécutif de la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH) a révélé que plus d’une cinquantaine de femmes sont victimes de viol collectif de 2018 à 2021. Malheureusement , aucun des agresseurs n’a été sanctionné, déplore le directeur exécutif de la POHDH , Alermy Piervilus .
Résidant à Carrefour, Jeanine dit rencontrer de très souvent ses agresseurs à Martissant, ils circulent dans les rues de sang-froid. La victime se trouve dans une souffrance permanente .
Après la libération d’un otage tout n’est pas fini , Jeanine remémore toujours ce qu’elle a vécu. Incapable de reprendre goût à la vie certaines victimes vont jusqu’à se suicider ou sombrer naturellement dans la folie. Le cas de Jeanine met au grand jour la triste réalité que confronte les victimes .Malheureusement les autorités n’ont jamais pensé à apporter une assistance à ces rescapées ,voir prendre des mesures pour éradiquer le kidnapping dans le pays .