Hausse accélérée du dollar sous le regard complaisant de la BRH
La gourde continue d’être dévaluée par rapport au dollar américain. Cette dévaluation occasionne l’explosion du coût de la vie. Les consommateurs, membres de la classe la plus défavorisée sont à bout de souffle alors que la Banque de la République d’Haïti est dans l’expectative .
Hier samedi 24 avril 2022, le prix du dollar américain sur le marché bancaire était de 106 à 109 gourdes tandis que le taux de référence de la BRH était fixé à 106 gourdes. Ce montant, fixé par cette instance de régulation est loin d’être le reflet de la réalité du marché informel considérant que le dollar se vend à entre 124 et 125 gourdes .
En raison du circulaire 114-2 de la Banque République d’Haïti certaines personnes, après avoir reçu un transfert se trouvent dans l’obligation d’ajouter sur la somme reçue pour pouvoir achater ou effectuer un paiement en dollars.
La BRH fait obligation aux bénéficiaires de transfert d’ouvrir des comptes en dollars s’ils veulent recevoir des transferts en dollars, les banques commerciales refusent d’opérer les retraits dépassant plus de 500 dollars US .
Plus d’un s’interrogent sur l’utilité d’un tel circulaire, selon eux, celui-ci ne vise qu’à favoriser un petit groupe. Les bénéficiaires des transferts sont les principales victimes. Le circulaire 114-2 est plutôt profitable aux sous agents de transfert. Entre-temps la population vivant dans la pauvreté la plus abjecte, s’enfonce d’avantage dans la misère .
Le marché de change n’est pas contrôlé par l’instance régulatrice. En dépit des nombreuses dérives, la BRH refuse d’adopter les dispositions visant à réguler ce marché et combattre la spéculation. Aucune sanction n’est prise contre des instances (dont des centres commerciaux) non autorisées, qui achètent le dollar à bon marché pour le revendre à un prix exorbitant.
Cette négligence entraîne des conséquences multiples.Certaines personnes se rendent en République Dominicaine afin de recevoir leurs transferts en dollar, ce qui représente un manque à gagner pour l’État central. Elle occasionne également la rareté et l’augmentation accélérée du prix du dollar ainsi que la hausse des prix des produits de première nécessité. A cause de cette hausse accélérée du dollar, des économistes estiment que le pays est sous la menace imminente d’une situation de famine .
Le circulaire de la BRH de toute évidence, n’apporte pas les résultats escomptés. Il doit être renforcé ou annulé en vue de soulager la souffrance des bénéficiaires de transferts. La banque centrale doit également mettre de l’ordre dans le marché informel et contrôler les écarts entre les banques en ce qui concerne le taux d’échange. Ces dispositions peuvent alléger la souffrance de la population, déjà en proie à l’insécurité et le kidnapping.