Haïti sous les eaux et l’absence de politique publique de Gestion de l’eau fragilise le pays
En Haïti, la question de l’eau est un sérieux problème de sécurité publique. Pourtant, dans ce petit pays qui partage l’île d’Haïti avec la république Dominicaine, culturellement, on dit souvent « l’Eau c’est la vie/ Dlo se lavi ».
Pourtant, en réalité, en Haïti, on peut dire tout bonnement que » l’eau c’est la mort/ Dlo se lanmò ».
Pourquoi?
Sur le plan universel, l’eau a trois grandes fonctions:
– Consommation
– Ménage
– Agricole et industrielle.
En Haïti, l’approche de l’eau de Consommation est un sérieux problème de Santé publique. L’État haïtien, via le Ministère de la Santé Publique et le Ministère du Commerce, n’a aucun regard sur le traitement et le commerce de l’eau en Haïti. De nos jours, partout dans les zones urbaines, on trouve des kiosques de vente ou de traitement d’eau. On n’a jamais remarqué la présence du Ministère de la Santé Publique et du Ministère du Commerce pour vérifier la qualité de l’eau en vente sur le marché.
A Port-au-Prince, la mise en sachet de l’eau est une entreprise malsaine. En majeure partie, l’eau en sachet n’est pas traitée. Ce sont de fausses compagnies clandestines qui font la mise en sachet et les distribuent sur le marché, spécialement dans des stations d’autobus.
Dans les Communautés, c’est encore un autre problème de Santé publique en matière de la Consommation de l’eau. Dans les zones rurales, les gens utilisent quatre moyens pour se procurer de l’eau:
– les sources d’eau
– l’eau de la rivière
– les puits traditionnels
– les pompes à bras
Malheureusement, dans tous ces cas, l’eau est contaminée ou polluée. Par le fait que les gens font leurs besoins physiologiques à même le sol. Ou du moins, à cause de la construction anarchique, les latrines privées ou communautaires polluent la nappe phréatique. C’est-à-dire, la problématique des maladies hydriques en Haïti, spécialement le Choléra, n’est pas une mince affaire. Quand on a entendu le Ministère de la Santé Publique et l’Organisation Mondiale de la Santé parlaient en commun accord de l’élimination du Choléra en Haïti, on aurait pu dire que ces gens là sont fous ou du moins, ils sont en train de planifier un complot contre l’existence du peuple haïtien. Effectivement, un mois après la célébration de l’élimination du Choléra en Haïti, un foyer de l’épidémie du Choléra a fait surface à Cité Soleil, la plus grande bidonville du pays, spécialement de Port-au-Prince.
Actuellement , le choléra ravage l’ensemble du pays, des zones urbaines comme des zones rurales.
C’est-à-dire, la question de l’eau de Consommation en Haïti est un vrai problème de Santé publique.
Eau de ménage :
En Haïti en général, l’accès à l’eau pose de sérieux problèmes. Pour les ménages dans les zones urbaines, trouver de l’eau pour se baigner, faire la lessive est un luxe. A Port-au-Prince, dans certains endroits, les gens attendent souvent la tombée de pluie pour se baigner convenablement. 95% de conforts modernes ( toilettes hygiéniques ) ne fonctionnement pas. Même dans des bâtiments publics, comme la Primature, le Palais national, les Ministères, etc…
Eau d’irrigation et de l’industrie:
Ordinairement, pour le secteur agricole, on passe toujours par le captage d’eau et la construction de barrages sur les bassins versants, pour emmener l’eau dans les plantations. Malheureusement, en Haïti, jusqu’au 21ème, on pratique une agriculture pluviale. Pourtant, on parle d’un pays essentiellement agricole et un pays où 60% des emplois dépendent de l’agriculture. Cela sous-entend que l’État haïtien a fait le choix de la pauvreté et du sous-développement.
Le plus grave, c’est la question de gestion des bassins versants en Haïti. Il existe environ 33 grands bassins versants sur l’ensemble du pays. Tous ces bassins confrontent les mêmes problèmes. Sédimentation des lits, alluvions, berges abimées ou effondrées ou inexistantes.