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Haïti passe à côté de l’idéal constitutionnel pendant 36 ans

ONM

Le Collectif Défenseurs Plus rappelle que le 29 mars 2023 marque la 36ème année de l’adoption de la constitution haïtienne. Le 29 mars 1987, le peuple haïtien a voté la constitution la plus démocratique de son histoire qui lui a permis de prendre le chemin du progrès social et économique.

Cette constitution oblige l’État à être au service de la population comme détenteur d’obligations et garant des droits fondamentaux et des libertés publiques. Elle oblige également les citoyens et les citoyennes à défendre la patrie en cas de danger ; à être responsable de la défense des acquis démocratiques et républicaines par l’accomplissement de leurs devoirs civiques, rappelle l’organisme de défense des droits humains.

En 2023, considérant la situation alarmante du pays, l’effondrement de l’État haïtien, la fuite de compétences vers les pays étrangers, et la passivité des citoyennes et citoyens, plus d’un questionnent le bilan démocratique 36 ans après l’adoption de la constitution de 1987. Défenseurs Plus croit que le développement durable d’Haïti doit passer inévitablement par le respect des principes démocratiques et le bon fonctionnement des institutions républicaines. Ainsi, la mise en application et le respect de la Loi mère du pays, sont incontournables, fait remarquer le Collectif Défenseur Plus.

En analysant les droits garantis par la constitution haïtienne, il est évident que les différentes personnalités qui ont accédé au pouvoir sont responsables, en grande majorité, de nos malheurs. Leurs pratiques de gouvernance n’ont rien à voir avec les prescrits constitutionnels. Les droits fondamentaux et les libertés publiques ont été piétinés en violation des lois nationales et conventions internationales.

En 2023, les dirigeants attendent encore les forces militaires étrangères pour agir à leur place et protéger leurs pouvoirs politiques et économiques. Ce qui est totalement contraire à l’idéal constitutionnel de 1987 et à l’acte de l’indépendance haïtienne de 1804, regrette Défenseur Plus.

 

Le gouvernement de facto de la République s’avoue incapable d’empêcher la fragmentation du territoire national par les groupes armés, guidés par des intérêts économiques et politiques. Les différentes crises politiques et sociales soldées par des assassinats politiques, des lynchages médiatiques, le départ massif des jeunes et des professionnels vers l’extérieur, entre autres, ont grandement affecté le processus démocratique instauré par la constitution de 1987.

À quand le retour à l’ordre constitutionnel en Haïti? Se demandent plus d’un. Quand s’arrêteront les attaques répétées des groupes armés contre la population, sous le regard complice d’un gouvernement sans légitimité et sans légalité ? Combien de morts et de viols collectifs faut-il compter en Haïti pour attirer l’attention des instances internationales de protection des droits humains?

Le Collectif Défenseurs Plus appelle à un réveil national pour lutter contre les crimes odieux commis contre une population aux abois et sans défense, avec des dirigeants de facto et insouciants. Par ailleurs, Défenseurs Plus croit qu’il est urgent de créer des conditions favorables pour le retour à l’ordre constitutionnel en Haïti. Les forces vives de la nation sont invitées à la concertation et à l’action pour la défense des acquis démocratiques et constitutionnels.