INSÉCURITÉ

Haïti : Le cri silencieux d’une nation en détresse

ONM

Dans les rues déchirées de Port-au-Prince, un silence lugubre règne, brisé seulement par les cris étouffés des désespérés. Haïti, autrefois une île de promesses, sombre inexorablement dans les abysses de la désolation. La déchéance se manifeste à chaque coin de rue, dans chaque regard éteint par la peur et l’incertitude.

Les écoles, jadis symboles d’espoir et d’avenir, restent désespérément fermées depuis des semaines, privant les enfants de leur droit fondamental à l’éducation. À la place, des scènes de chaos et de destruction envahissent le paysage urbain, avec des biens publics et privés réduits en cendres, des voitures incendiées comme des offrandes à une divinité vengeresse.

L’horreur atteint son paroxysme lorsque les ombres des gangs s’étirent sur le cœur même de la capitale. Jadis un refuge pour les aspirations et les rêves, le centre-ville de Port-au-Prince est maintenant le théâtre macabre où la loi du plus fort règne en maître. Les commissariats, symboles de sécurité, brûlent dans la nuit, leurs flammes léchant le ciel étoilé avec une voracité insatiable.

Les cris de détresse des citoyens se perdent dans l’immensité de l’océan, alors que les trafics maritimes et aériens s’arrêtent, laissant le pays isolé et abandonné à son sort. Les magasins, naguère vibrant de vie et d’activité, sont maintenant des coquilles vides, pillées par des mains avides en quête de survie.

Dans ce tableau apocalyptique, l’avenir semble se dissoudre comme du sable entre les doigts. Haïti, berceau de révolutions semble désormais condamnée à errer dans les ténèbres de l’oubli et du désespoir. Les lamentations de son peuple, autrefois fière et indomptable, résonnent désormais comme un écho lointain dans le vide.

Que reste-t-il à une nation sans issue, en proie aux flammes de l’autodestruction ? Les réponses se perdent dans les tourbillons de la tourmente, emportant avec elles les espoirs de millions d’âmes égarées. Haïti, autrefois joyau des Caraïbes, reste désormais un témoin silencieux de sa propre chute, attendant en vain une main tendue dans l’obscurité de son destin incertain.

Désiré Lucien