Haïti-Culture: Jean Jean Roosevelt, un 7e album pour Ayiti
3 ans après la sortie de son dernier album « Grenadye Alaso », Jean Jean Roosevelt nous propose un nouvel opus de 13 chansons aux couleurs rythmiques variées.
Baptisé Ayiti, cet album est une façon pour l’artiste d’honorer la mémoire des ancêtres et de « vendre » le pays sous un angle différent. On peut comprendre pourquoi l’interprète de AGOYE a choisi de sortir l’album le 1er janvier 2023, date marquant le 219e anniversaire de l’indépendance haïtienne.
« ça fait trop longtemps que ce pays est mal présenté dans les médias. Cet album se veut un prétexte, non seulement pour présenter Haïti différemment, mais aussi pour dénoncer les causes du malheur de ce pays », nous confie le natif de Jérémie.
L’engagement patriotique et féministe de Jean Jean Roosevelt est indéniable: de ces titres qui ont lancé sa carrière, à son dernier répertoire, celui qui aurait souhaité « donner le monde aux femmes », n’arrête pas d’élever la voix pour dénoncer les violences faites aux femmes et du coup revendiquer un monde plus juste et égalitaire.
D’ailleurs, le premier titre qu’on retrouvera sur son album est un hommage à la militante Antoinette Duclaire, assassinée dans la nuit du 29 au 30 octobre 2021. L’artiste se fait ainsi le porte-voix de ces femmes battues, tuées et de ces milliers de compatriotes victimes de l’insécurité et de l’instabilité politique en Haïti.
L’album Ayiti, le 7e de Jean Jean Roosevelt, est l’aboutissement d’un travail assidu. Il a fallu 4 mois de travail acharné, et ce, dans un contexte socio-politique très difficile, nous raconte le champion des jeux de la francophonie. « Mais l’amour pour le pays et la passion de l’art nous ont conduit jusqu’à l’achèvement de l’œuvre », se réjouit l’artiste, qui s’accorde un satisfecit pour ce travail accompli.
En termes d’attente, le chanteur qui pense avoir produit un album de qualité, dit espérer que son travail plaira à son public et promet de continuer à chanter pour « Haïti et pour un monde plus juste et plus équitable tant qu’il n’y aura pas assez de pains dans tous les plats, tant que les bourreaux ne baisseront pas les bras ».
John Wesley Delva, poète, journaliste.