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Déportation massive des haïtiens de la République Dominicaine :l’OCNH appelle l’Assemblée Générale de l’ONU à remettre en question la candidature de la République Dominicaine au Conseil des droits de l’homme 

ONM

L’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) dit suivre avec inquiétude l’intensification des déportations massives et forcées des réfugiés haïtiens en dépit de l’appel lancé par l’UNHCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Cette attitude est selon l’OCNH, la preuve irréfutable que la République Dominicaine ne partage pas les principes de la convention interaméricaine relative aux droits de l’homme et les valeurs du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

 

L’OCNH, accrochée au respect des droits humains notamment les droits des réfugiés, critique le comportement discriminatoire et xénophobe des autorités dominicaines à l’encontre des ressortissants Haïtiens. « Les traitements infligés aux ressortissants haïtiens sont cruels, inhumains et dégradants portant atteinte à leur intégrité et à leur dignité », souligne l’OCNH. L’organisation de défense des droits humains appelle l’Assemblée Générale de l’ONU à remettre en question la candidature de la République Dominicaine au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, pour la période 2024-2026.

 

L’OCNH rappelle qu’au début du mois de novembre 2022, le HCR avait appelé les Etats de la région et au-delà à suspendre les rapatriements forcés des haïtiens vers leur pays ce, à cause du contexte de crise humanitaire et sécuritaire du pays. Haïti, pour reprendre les mots du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme vit sa « pire situation des droits de l’homme et humanitaire depuis des décennies ».

 

Dans de telles circonstances, les hommes, enfants et femmes qui ont pris la difficile décision de laisser leur pays pour reconstruire leur vie, chercher un emploi, faire des études, échapper à des conflits armés ou des situations violentes ne peuvent être retournés de force dans un pays où ils peuvent être confrontés à des risques sécuritaires, entre autres, s’insurge l’OCNH.

 

Cette dernière rappelle par ailleurs aux membres de l’Assemblée générale des Nations Unies, que la République Dominicaine a ratifié la Convention de 1951 et le Protocole de 1967 le 4 janvier 1978. Ladite Convention relative au statut des réfugiés, est un instrument juridique clé qui énonce les droits des personnes déracinées ainsi que les obligations juridiques des États pour assurer leur protection. Son principe fondamental est le non-refoulement, selon lequel un réfugié ne devrait être renvoyé dans un pays où sa vie et sa liberté sont gravement menacées. Ceci est désormais considéré comme une règle du droit international coutumier, fait remarquer l’OCNH.

 

L’organisation met en question l’éligibilité d’un pays qui ne respecte pas ses engagements relatifs à la protection et la promotion des droits de l’homme, pour siéger au Conseil des droits de l’homme. A ce sujet, le sort de la République Dominicaine devrait être connu lors du scrutin secret qui sera réalisé pour déterminer les 47 États membres qui composeront ledit Conseil pour la période 2024-2026, souligne l’organisme de défense des droits humains. L’OCNH encourage vivement les membres de l’Assemblée générale de ne pas faire primer le principe d’une répartition géographique équitable des sièges sur la réelle contribution de la République Dominicaine à la promotion et à la protection des droits de l’homme, de même que les engagements qu’elle a pris volontairement à cet égard.