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Crise politique, insécurité et violences : Défenseurs Plus s’indigne devant la passivité des autorités étatiques 

ONM

Les violences des bandes organisées continuent de toucher sévèrement des communautés entières et empêchent à la population haïtienne de jouir pleinement de ses droits élémentaires, regrette le Collectif Défenseur Plus.

Les droits de l’Homme sont constamment menacés en Haïti, tant dans sa législation que dans le silence complice des autorités étatiques. La vie semble n’avoir aucune signification en Haïti. Haïtiens et haïtiennes sont livrés à eux-mêmes et ne savent à quel saint se vouer. Dans presque tous les quartiers, il y a un groupe de gang qui dicte sa loi et terrorise la population. Citoyens et citoyennes ont des difficultés à circuler sans avoir la sensation de faire face à la mort. Défenseurs Plus s’indigne devant la passivité des autorités, à protéger la vie des personnes sur le territoire national.

En plus de l’insécurité qui sème le deuil dans les familles haïtiennes, certains hôpitaux voient arriver une paralysie totale de leurs services à la population, par manque de carburant. Ils ne cessent de demander aux autorités étatiques à faciliter rapidement un couloir de livraison de carburant. Certains hôpitaux de la capitale ont refusé l’admission et ont écourté la durée de certaines hospitalisations à cause de cette pénurie de carburant. La vie des femmes enceintes ayant besoin d’une césarienne et celle de la population en attente d’une opération est menacée. Même la vie des enfants n’est épargnée dans cette situation.

Défenseurs Plus, organisation de défense des droits de l’Homme, dit ne pas comprendre l’apathie des autorités établies devant la menace de perte en vie humaine. Le fait de pouvoir manger à sa fin est un facteur déterminant au droit à la vie. Malheureusement en Haïti, se nourrir est un luxe que plus d’un ne peut s’offrir vue la cherté de la vie. Le manque de moyens financiers pour couvrir les dépenses alimentaires avec la hausse du prix des denrées de base, la dépréciation de la gourde par rapport au dollar, sont des facteurs qui prouvent l’indifférence des autorités à protéger le droit à la vie.

Considérant la précarité des conditions socioéconomiques de la population haïtienne, la persistance de la crise politique, la rareté des produits de première nécessité et stratégiques, comme le carburant, une crise humanitaire est prévisible en Haïti dans les jours à venir, si rien n’est fait , prévient l’organisme de défense des droits humains.

Défenseurs Plus souligne que l’association « LES AMIS DE LA VIE», a lancé à Côte d’Ivoire la journée mondiale de la vie, le 30 octobre 2008. Cette journée est désormais célébrée dans plusieurs pays dont la Côte d’Ivoire, le Bénin, la France, la Norvège, les États-Unis et Haïti. L’ attente de l’adoption de cette journée par tous les pays du monde est encore présente car la vie est précieuse.

Défenseurs Plus veut rappeler aux autorités étatiques, que le droit à la vie est un droit inhérent à chaque personne conformément à la Constitution haïtienne de 1987. En effet, l’article 19 de la constitution dispose que : « L’Etat a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ».

Défenseurs Plus rappelle que le caractère humain implique que la dignité de la personne doit être respectée, ce qui passe, avant tout, par la protection de son droit de vivre et le droit à la protection de l’État.