Comment les bandits armés dépensent l’argent sale du kidnapping ? le spécialiste en sécurité publique Réginald Delva fait des révélations

ONM

L’argent sale collecté du kidnapping est investi dans l’économie informelle. Il est utilisé dans l’achat et la construction d’immobiliers, révèle l’ancien secrétaire d’État à la sécurité publique, Réginald Delva. Des propriétaires de matériaux de construction et des vendeurs de voitures usagées sont entre autres entités qui tirent profit des rançons reçues par les bandits armés, des parents des otages considérant que leurs chiffres d’affaires  augmentent grâce à cet argent . Pour dissimuler les soupçons, au lieu de se procurer de voitures neuves dans des maisons, des kidnappeurs préfèrent emmener de jeunes dames auprès des vendeurs de véhicules usagés pour en acheter, selon Réginald Delva.

Achat de vêtements usagés à l’étranger

Le président du Panama a récemment crié au scandale en raison de la forte somme d’argent liquide en provenance d’Haïti, investie dans l’achat de vêtements usagés communément appelés Pèpè. Pour se justifier, les marchandes laissent croire qu’elles sont plusieurs à collecter de l’argent pour se procurer de cette marchandise, alors que cet argent provient des rançons reçues par les bandits armés, poursuit l’expert en sécurité publique.

Activités de réjouissance

Des organisateurs de soirées dansantes peuvent recevoir seulement une vingtaine de personnes dans une soirée et faire le dépôt d’environ vingt mille dollars américains dans une banque le lendemain puisqu’il n’y a pas de traçabilité, souligne l’ancien secrétaire d’État à la sécurité publique.

Réginald Delva croit que le pays pouvait connaître un éclatement si les fortes sommes d’argent exigées par les ravisseurs en échange de la libération des otages n’ont pas été investies dans le pays au niveau de l’économie informelle. En ce qui attrait à l’implication de certains agents de la Police Nationale d’Haïti dans des cas d’enlèvement, l’expert en sécurité publique pense trouver une formule pouvant aider la PNH à combattre cette dérive: si les membres du secteur privé s’unissent pour équiper les véhicules de la police nationale d’un système de GPS, cela peut faciliter une meilleure contrôle des patrouilles policières.

Les forces de l’ordre ne peuvent accéder aux lieux de séquestration des otages puisqu’ils sont difficiles d’accès, toutefois elles peuvent attaquer leurs alliés  qui servent  » d’antennes  » , souvent parmi nous et dans nos entreprises, de l’avis de Réginald Delva.