Culture

Avec « Mon graal est un clitoris », l’auteur Diery Marcelin lève le voile sur l’homophobie de notre société

ONM

Une écriture accrochante. Des mots judicieusement bien choisis. Une histoire vraie, ponctuée d’une poésie succulente. Un titre assez épineux. L’écrivain Diery Marcelin nous fait plonger dans un univers réel que nous feignons d’ignorer.

Le roman relate l’histoire de deux adolescentes léogânaises qui sont follement tombées amoureuses l’une de l’autre. Mais ayant été élevées dans un entourage où l’homosexualité est symbole de malédiction, elles ont dû fuir leur terre natale pour aller filer le parfait amour en terre étrangère, au Chili. Là-bas, la vie paraissait bien meilleure qu’ici mais elles ont vite été rattrapées par la sanglante réalité que l’homophobie existe partout.

C’est une histoire pointilleuse qui met en exergue bien de moeurs de notre société. L’hyprocrisie, la corruption, l’intolérance, une cruelle homophobie. L’indécence des policiers qui achètent le silence des homosexuels pris en flagrant délit avec le sexe. Des chefs religieux qui diabolisent l’homosexualité. Comme si l’homosexualité c’est de la perversion. Comme si la perversion est la cause de nos malheurs. Ces malheurs qui n’arriveraient jamais à un peuple pudique, martèlent-ils! Des journalistes qui vont trop loin dans leur tâche, oppresseurs des homosexuels. Des fidèles qui remettent tout entre les mains de Dieu. Une société dans laquelle l’orgie ne porte pas atteinte à la moralité, bien au contraire, l’homosexualité est un péché mortel!

C’est une histoire qui touche l’âme, qui conscientise, qui appelle à la tolérance, et surtout qui forme. Nous sommes tous différents, avec bien évidemment des orientations sexuelles différentes.