INSÉCURITÉ

Attaques et incendies des infrastructures scolaires : une stratégie utilisée par les gangs pour perpétuer le banditisme en Haïti

ONM

Sans conteste, l’éducation joue un rôle fondamental dans le développement et la stabilité de chaque pays à travers le monde. C’est-elle qui détermine quel type de société et quel type de citoyen qu’on va avoir à travers le temps. Elle joue un rôle fondamental dans le développement et la croissance économique d’un pays. Le prix Nobel de la paix Nelson Mandela avait certainement raison de dire que :
« L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde ». Des savants, des scientistes, écrivains et hommes politiques ont laissé leurs empreintes grâce à l’éducation.

Malheureusement en Haïti, elle est banalisée. Au regard de la loi mère, elle devait être gratuite et obligatoire, malheureusement c’est le cas contraire. Ce sont les écoles privées qui fixent les frais de scolarité comme bon leur semble, sous le regard complice et impuissant du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle.

Aujourd’hui, la situation est devenue beaucoup plus critique, le droit à l’éducation est banalisée. Depuis plus d’un mois, les portes de presque tous les établissements scolaires sont fermées dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Dans certaines villes de province, c’est presque le même constat. Ces écoles sont fermées en raison de la terreur des gangs armés.

Les civils armés ne se contentent pas de pousser des établissements scolaires à fermer leurs portes, ils commencent à attaquer et incendier certains de ces bâtiments. La liste des écoles déjà victimes est très longue, on peut citer entre autres l’ Ecole Normale Supérieure, la Faculté d’Agronomie, l’Ecole Nationale des ARTS et même la Bibliothèque Nationale.

Aucun chiffre n’est encore disponible, mais tenant compte du nombre d’écoliers qui ne peuvent aller à l’école à Martissant, Carrefour Feuilles, Mariani, Croix-des-Bouquets, Artibonite, Canaan, Bel-Air entre autres, il y a lieu de s’inquiéter. Ces écoliers sont livrés à eux-mêmes dans les rues. Ils sont exposés à tout. Pour des spécialistes en éducation, la stratégie d’attaquer et d’incendier des écoles est une nouvelle méthode adoptée par des bandits pour perpétuer le banditisme, arguant que les écoliers qui se trouvent dans les rues constituent un terrain fertile pour la régénérescence des bandits armés.