POLITIQUE

Haïti-Crise: Ariel Henry, ou le règne indéterminé d’un premier ministre de facto 

ONM

Combien de jours reste t-il à Ariel Henry au pouvoir ? Difficile de trouver une réponse à cette question. Pour des acteurs de la classe politique et de la société civile, depuis le 7 février écoulé, le premier ministre de facto occupe illégalement la primature, puisqu’il a été choisi par l’ancien président Jovenel Moïse. Sept mois après cette date fatidique, le neurochirurgien reste toujours à son poste et ne pose aucune action concrète en vue de mettre le pays sur la voie de la stabilité et la normalité constitutionnelle. Au contraire la crise est devenue beaucoup plus complexe. Le pays est livré au pillage, à des manifestations violentes et confronté à de la rareté du carburant.

En dépit de la révision à la hausse à plus de 100% des prix des produits pétroliers, Ariel Henry n’est toujours pas en mesure de rendre disponible ce produit à la pompe. Le terminal de Varreux est toujours inaccessible puisque des membres du gang G9 ont coupé toutes les voies, pour empêcher aux camions de s’approvisionner en essence.

 

 

Des hôpitaux menacent de fermer leurs portes faute d’essence, des entreprises privées ont déjà emboîté le pas. Entre-temps, le phénomène de l’insécurité et le kidnapping continuent d’endeuiller le peuple haïtien, les civils armés font et imposent leurs lois sous le regard impuissant des autorités. Ils vont jusqu’à défier l’autorité du premier ministre Ariel Henry.

Outre l’insécurité et le kidnapping, la crise alimentaire constitue le quotidien d’une large frange de la population. Aucune mesure n’a été adoptée par le premier ministre Ariel Henry pour résoudre les problèmes les plus urgents auxquels fait face la population. Aujourd’hui, personne ne sait véritablement le programme politique du chef du gouvernement, comment compte t-il aborder certains dossiers comme l’insécurité, le kidnapping et la cherté de la vie.

Satisfait ou pas de la gestion du numéro un de l’administration publique, il n’existe aucun organe de contrôle pour faire pression ou sanctionner le neurochirurgien. Le parlement qui devrait l’interpeller ou lui convoquer est quasi-dysfonctionnel. Il n’ y a que 10 sénateurs en poste et la chambre des députés est partie depuis plusieurs années. Aujourd’hui, seule l’opposition politique qui pourrait exercer des pressions sur le gouvernement, celle-ci est quasi inexistante. Bon nombre de dirigeants de l’opposition font partie du gouvernement ou supportent Ariel Henry de manière visible ou voilée.

Aujourd’hui le premier ministre Ariel Henry a devant lui un boulevard, le parlement est inactif, l’opposition politique est affaiblie et la population se livre à elle-même. Depuis l’entrée en fonction du premier ministre Ariel Henry, plus d’un estiment que le pays va de mal en pire. On assiste quotidiennement à des cas de fusillades, d’enlèvements…bref, le premier ministre n’est pas à la hauteur de la crise.

L’incapacité des acteurs politiques à conjuguer leurs efforts pour sortir le pays de la crise plus d’un an après l’assassinat crapuleux de l’ancien président Jovenel Moïse, le support d’une frange de la communauté internationale au premier ministre et l’intégration des figures de proue de l’opposition au gouvernement dirigé par Ariel Henry, sont autant d’exemples prouvant que le premier ministre se sent confortable en dépit de son incapacité de diriger le pays.

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